dimanche, février 18, 2024

La conjonction Chiron-Rahu et la guérison de la conscience

Définie comme un désir excessif de posséder et de consommer, l’avidité est le souci majeur d’une humanité qui s’empoisonne de ne jamais en avoir assez : l’égocentrisme brutal des désirs insatiables envenime les relations sociales, politiques et économiques, détruit la planète et interdit à toute forme de sérénité, de joie et de transcendance de s’épanouir véritablement. Indissociable de l’insatisfaction, l’avidité déploie tous les signes d’une maladie de la conscience qu’il est crucial de nous atteler à comprendre en ce qu’elle est responsable de la perte du sens et du matérialisme qui menacent l’ensemble du vivant

Conjonction Rahu Chiron
19 février 2024 à 21H43 CET 
Paris France
Actuellement en conjonction, laquelle sera exacte le 19 février 2024 à 21h43 CET, Rahu et Chiron nous invitent expressément à nous en délivrer, ce qui revient à nous transformer radicalement. Rahu, le nœud lunaire nord, représente précisément la mécanique de nos désirs insatiables. Quant à Chiron, cet étrange astéroïde cométaire découvert en 1977, il s’associe intimement aux maladies et à leur possible guérison. La question est de savoir si leur rencontre a capacité à offrir un soulagement devenu indispensable à une humanité frappée de folie.

 Rahu (1)

Rahu, le nœud lunaire nord, la tête du Serpent en Orient (2) ou du Dragon en Occident, dévore les luminaires lors des éclipses. Il est l’ennemi du Soleil (la lumière, l’ordre cosmique, les idéaux) et de la Lune (le contenu de la pensée, la mémoire, les nécessités vitales). Représentatif de la condition humaine, il attache les expériences à la pensée qui les remâche, les anticipe et les matérialise en plaisir, en craintes et en désir renouvelé. La peur de ne pas obtenir ce que l’on veut ou de perdre ce que l’on a lui appartient. Captive de Rahu, la pensée s’éloigne de la quête du sens (Ketu, le nœud lunaire sud) au profit de la recherche incessante des expériences matérielles (Rahu). Rahu représente ainsi la part de nous-mêmes qui recherchons la plénitude dans la sphère matérielle. Mais limité, focalisé sur l’ego, tributaire du temps et de la mort, ce mode de vie est voué à l’insatisfaction, quelles que soient les gratifications obtenues, puisqu’il nous en faut toujours plus. 


Rahu dévorant le Soleil
Wikipedia India
Rahu ne peut cependant être écarté : obligatoires, les expériences qu’il « provoque » sont des tremplins, des défis imposés par la vie qu’il faut relever dans le plaisir et la peur, la joie et la douleur. A force de donner libre cours aux ambitions sociales et matérielles, à la recherche du plaisir et de la sécurité, de s’écarteler entre les joies et les déceptions, arrive un moment où la compréhension que l’insatisfaction est inévitable s’impose à nous. C’est alors que Ketu, le nœud lunaire sud, qui symbolise le détachement, la simplicité et la nécessité de la spiritualité se fait de plus en plus présent. La relation entre Rahu (l’action extérieure) et Ketu (le sens que nous en tirons) nécessite un équilibre grâce auquel nous procédons vers la finalité de l'existence. 

L’équilibre se rompt quand l’avidité (Rahu), commande à l’essentiel de nos comportements au point où ne comptent plus que la recherche des plaisirs et des biens matériels. La quête du sens (Ketu) qui anime l’humanité depuis la nuit des temps est alors oubliée, écartée ou niée et l’insatisfaction, le mal de vivre, les névroses, la peur et l’étroitesse de la pensée règnent sur nos consciences. 

Ce que nous voulons maintenant est que la poursuite insatiable des expériences viennent naturellement à sa fin : sans lois ni contraintes auxquelles se conformer, mais par l’essor d’une spiritualité libre et authentique, c'est-à-dire fondée sur l’intelligence, l’amour et la recherche personnelle de la vérité. C’est ici que Chiron intervient. 


Chiron avec des anneaux (vue d'artiste)



















Chiron, mythologie et guérison

Central à ses interprétations actuelles, le nom de Chiron renvoie au mythe du Centaure réputé pour sa sagesse et son expertise en médecine et en chirurgie, incapable pourtant de se guérir lui-même d’une blessure causée par une flèche empoisonnée. La puissante influence de la mythologie sur l’astrologie occidentale (3) a ainsi imposé l’image du guérisseur blessé. S’il est indubitablement lié à la médecine, l’emphase a été mise sur l’épisode de la blessure, qu’on s’empresse souvent de relier à des vies antérieures. Une nette couleur neptunienne donc, puisqu'il s'agit de sublimer la souffrance (Neptune) en sagesse de l’âme puis en compassion, la blessure devenant source de force à condition de développer son potentiel de guérison. (4).

Chiron enseignant la Lyre à Achille
Fresque romaine, Herculanum
Remarquons que le pouvoir de guérison de Chiron n’a rien à voir avec la blessure qui précipite la fin de sa vie. Ce pouvoir est mystérieux : « La raison pour laquelle Chiron possède des compétences médicales est en effet inexpliquée : qui les lui a transmises ou comment les a-t-il apprises ? Quel est le lien entre la double nature du centaure et cette spécialisation médicale ? Le choix du cheval est-il indifférent, comme on aurait pu prendre le loup ou le lion ? » (5). Il apparaît que Chiron ne peut être séparé d’une association très ancienne entre le cheval et la médecine dans l’ensemble du monde indo-européen, des Dioscures aux Aswins védiques en passant par Hippocrate, le plus célèbre des médecins, dont le nom signifie « maître des chevaux ». 

Mais si Chiron montre des liens avérés avec la médecine des corps remarquable au natal, dans les transits ou les progressions, un principe spirituel d’initiation aux mystères transparaît également : il s’agirait de franchir la barrière de la matière et du temps (Saturne) pour pénétrer le monde de l’intelligence pure (Uranus). L’ensemble de ces connotations nous ramène à notre point de départ, la guérison de la conscience, considérant que sa « maladie » prolifère telle un cancer dans tous les domaines du vivant. 

La notion d'avatar 

Les Hindous sont à l’origine de ce terme qui renvoie à la croyance en l’intervention de l’intelligence divine, lorsque la Terre court un grand danger, ce qui est effectivement le cas. Cette définition correspondrait à Chiron à partir du moment où sa fonction astrologique première serait de soigner les déformations, les manquements et les désordres de la conscience, laquelle produit le monde tel qu’il est.

L'Avatar Kalki
Cette étrange conjecture prend naissance d’un faisceau d’observations associant les mythologies indo-européennes, la spiritualité et l’astrologie. Le point de départ est le concept du « Kali Yuga », l’âge d’obscurité, cette époque ténébreuse, chaotique et destructrice que nous traversons, au cours de laquelle l’avidité matérialiste entraîne l’humanité vers la folie. Les textes parlent d’une Terre-mère exploitée, violée, abusée par ses propres enfants. D’un temps où l’être humain perd totalement conscience de sa véritable nature. Un Avatar est alors censé se manifester. Les bouddhistes l’appelle Maitreya. Les Hindous le décrivent sous la forme d’un cavalier dont le nom est Kalki. Il ne s’agit pas juste d’un humain monté sur un cheval : Kalki est homme et cheval à la fois. Difficile de ne pas faire le lien entre Chiron, le centaure guérisseur et initiateur et Kalki, l’homme-cheval, venu tenter de soigner la folie humaine. L’impression est qu’ils représentent le même principe venu s’atteler au même mal.

Bien entendu nous sommes conscients que héros et sauveurs façonnent le tissu même des belles histoires dont regorgent les mythes et les religions. De même que nous sommes également conscients qu'en tant qu’astrologues ou astrophiles, il nous faut absolument nous maintenir à l’écart des biais cognitifs imposés par les croyances. En d’autres termes, les outils astrologiques doivent préciser et démontrer, au moins jusqu’à un certain point, l’hypothèse qu’associer Chiron avec la guérison de la conscience n’est pas une conception illusoire, mais repose au contraire sur des fondations visibles et même mesurables. Ces fondations sont présentes sous la forme de « coïncidences » bien trop précises pour être attribuées au hasard. Elles questionnent sérieusement la nature des relations qu’entretient Chiron avec les Trans-saturniennes, les nœuds lunaires, certaines étoiles fixes et la destinée de l’humanité. 

Pour rappel (6)

- Découverte d’Uranus (1781) : Rahu 05°08 Taureau/Ketu 05°08 Scorpion. Chiron 03°20 Taureau

- Découverte de Pluton (1930) : Rahu 05°10 Taureau/Ketu 05°10 Scorpion. Chiron 10°05 Taureau 

- Découverte de Chiron (1977) : Rahu 14°59 de la Balance/Ketu 14°59 Bélier. Chiron 03°09 du Taureau 

- Premier ingrès de Pluton en Verseau (2023) : Rahu 04°15 Taureau/Ketu 04°15 Scorpion. Chiron 15°05 Bélier 

Etonnants de précision, ces liens restent inexplicables. Contentons-nous pour le moment d’observer que dans un contexte de géométrie céleste associée au sens, ce qui définit précisément l’astrologie, Chiron, les nœuds lunaires, Uranus et Pluton sont mystérieusement associés. 


Conjonction Uranus-Neptune-Pluton à 01°46 d'orbe
Le 28 mars 575 av. JC
Et il y a plus ! Neptune, ainsi que l’axe des étoiles fixes Aldébaran-Antarès sont également impliqués. L’histoire commence en 575 avant JC, lors de la conjonction Uranus-Neptune-Pluton, sujet de l'article : L’âge axial et la conjonction Uranus, Neptune, Pluton 

Mis à jour par Pythagore, le Bouddha, Lao Tseu, Mahâvîra ou encore certains Upanishads, des concepts spirituels que nous sommes loin d’avoir compris ou appliqués illuminent l’humanité de cette époque. Celle-ci atteint à ce moment un stade de réflexion philosophique inégalé qui va féconder les millénaires suivants. Est-ce un hasard si lors de cette conjonction majeure, centrée sur le 11° du Taureau et n’arrivant que tous les 4000 ans environ, Aldébaran se trouve alors à 03°58 du Taureau et Antarès à 04°00 du Scorpion (7)? La question vaut la peine d’être posée, puisque les conjonctions de Neptune et de Pluton suivantes, ayant lieu au rythme d'à peu près tous les 500 ans, sont conjointes à Aldébaran (8). Cerise sur le gâteau : en 1892, lors de la toute dernière de ces conjonctions Pluton-Neptune, Uranus se trouvait à 03°45R du Scorpion. 

Comment ne pas y voir une trame signifiante associée d’une façon ou d’une autre à la finalité de nos destinées ?  

La conjonction Chiron-Rahu active d’octobre 2023 à la mi-mai 2024


Conjonction Rahu Chiron
19 février 2024 à 21H43 CET 
Paris France
Les derniers éléments se mettent en place lors de la conjonction exacte Rahu-Chiron à 16°45 du Bélier : conjointe au Ketu de la découverte de Chiron (14°59 Bélier) en 1977. Ketu est alors à 16°45 de la Balance, conjoint au Pluton de la découverte de Chiron à 15°03 de la Balance. Cela signifie – hypothétiquement - que Chiron s’attèle à soigner les tendances négatives de Pluton - l’intérêt personnel avant tout - et celles de l’insatiable Rahu. 

La question qui est, comment soigner la conscience de l’avidité et de l’insatisfaction (Rahu) n’est pas simple à résoudre. L’être humain a à peu près tout essayé pour maîtriser sa pensée : austérités, jeûnes, prières et récitations de mantras, privation de sommeil, musique, danses et transes, sexualité, substances psycho-actives et toutes les formes de méditation.

Pourquoi la maîtriser ? Parce que c’est le moi avide, insatiable et insatisfait qui est à l’origine de nos problèmes. Et ce moi, qu’est-il sinon une cristallisation identitaire de la pensée ? Incessante et impossible à arrêter, la pensée nous enferme dans le temps psychologique du passé de nos mémoires et du futur de nos anticipations, nous refusant l’accès à l’instant présent. Extraordinairement complexes, les liens entre la mémoire, la pensée et le moi sont à comprendre si nous voulons soigner le mal à la racine, c’est-à-dire dans les strates profondes de nos consciences. 

A son niveau le plus subtil, Rahu, le dévoreur des luminaires, représente cette mainmise de la pensée sur la conscience : la pensée s’attache (Rahu) à la conscience, en faisant sa captive. Bien entendu la pensée est aussi une magnifique mécanique dont on ne peut se passer pour vivre et survivre, pour parler, lire, apprendre, se nourrir et ainsi de suite. Mais pourquoi continue-t-elle à fonctionner quand je n’en ai pas besoin ? Quand j'aimerais qu'elle me laisse tranquille? Pourquoi s’est-elle installée au centre de ma conscience qu’elle tyrannise ? Pourquoi faut-il que le moi-pensant juge, compare, justifie, crée l’image que j’entretiens de moi et des autres qui me sépare du monde et m’interdit une vraie communication ? 

Pourquoi surtout rend-elle le silence mental inaccessible, ce silence intérieur qui est – nous le savons quand cela nous tombe dessus par hasard, telle une bénédiction – le pays que nous cherchons depuis toujours, cette contrée où n’existent ni séparation, ni comparaison, ni frustration, ni avidité, ni insatisfaction ? Ce pays est la vraie nature de nos consciences dont nous sommes séparés. C’est douloureux et comme nous manquons cruellement d’intelligence, nous cherchons à combler cette absence en nous gavant de gratifications matérielles, ce qui nous mène à l’insatisfaction et à la destruction.  

La solution implique la nécessité du détachement du moi (Ketu), ce qui est le Graal de toutes les spiritualités authentiques. Chiron a un rôle majeur à y jouer. Sa médecine n’est pas faite d’herbes ou de plantes, ou pour le dire autrement de systèmes ou de méthodes : le moi-pensant ne peut pas décider de se détacher de lui-même et de la pensée, cela n’a aucun sens. La guérison passe par la compréhension complète des mécanismes du mental, incluant le temps psychologique, le soliloque incessant, les mémoires personnelles et collectives et le moi qui trône au centre de tout cela. Il nous faut ainsi en passer par une synergie de toutes les connotations astrales dont nous avons parlé : 

- Rahu est indispensable en ce qu’il représente les circonstances et les expériences obligatoires, qui déterminent les défis que l’on ne peut éviter.

- Ketu indique la nécessité de la simplicité, du détachement et de la quête du sens.

- Pluton l’alchimiste permet la destruction des prisons mentales (craintes, conditionnements, croyances) favorisant la transmutation, qui est bien plus qu’une transformation.

- Uranus représente l’intelligence intuitive, la perception directe de la vérité, nécessaire à la compréhension de l’attachement et des mécanismes de la pensée. Il ouvre la voie à la liberté absolue.

- Neptune est l'astre par lequel nous comprenons que nous sommes le monde et qu'ainsi l'individu a capacité à le changer en se changeant lui-même.   

- Aldébaran, l’œil du Taureau nous fait savoir que le succès est contingent à la bravoure et à l’intégrité.

- Antarès, le Cœur du Scorpion, évoque la purification par la mort et la renaissance 

Chiron, dans ce contexte, représente ce pouvoir de guérison inexpliqué, mystérieux, incompréhensible pour la pensée toujours limitée, présent dans chaque homme et dans chaque femme, indissociable de la compassion, rendu parfois visible par les synastries, les synchronicités et la sérendipité, éclairant la trame infiniment complexe des liens qui unissent l’ensemble de nos destinées et à travers elle le travail incessant de l'intelligence universelle. 

Et ensuite ...

Il y a certainement de quoi se poser des questions. Comme quand vous triez vos emballages, économisez l’électricité et faites des petits gestes au quotidien pour aider la planète. Puis l’on vous parle des tankers qui polluent à l’année comme des millions de voitures, des jets privés des ultra-riches, des incendies géants et de la fonte des icebergs et vous vous dites à quoi bon ? L’on vous parle ici d’énergies subtiles censées transformer la conscience collective et d’ainsi changer le monde. On vous parle de géométrie liée au sens, de Ketu, d’Uranus et de Chiron, mais cela semble si fragile, ténu, insignifiant face à l’avidité, la violence et la brutalité des puissances financières, des drones de combat et des ogives nucléaires, des politiciens corrompus et des dictateurs que l’on se décourage. D’autant qu’il reste peu de temps. D’autant que le matérialisme n’a peut-être jamais été pire. 

Pourtant l’astrologie, c’est-à-dire l’implacable précision signifiante de cette géométrie céleste que nous venons un peu d’étudier ensemble – agrandit à l’infini le champ de nos réflexions. Alors tout cela pour rien se demande-t-on ? Ces liens mystérieux entre le cosmos et nos destinées n’aboutiraient à rien ? Ni ces quêtes extraordinaires que les meilleurs d’entre nous poursuivent depuis la nuit des temps ? L’astrologie ne démontre-t-elle pas que la vie n’est pas un accident ? N’est-elle pas l’écriture d’une intelligence qui imprègne la substance de l’univers, remarquable dans la physique, la musique ou les mathématiques ? Il nous faut ainsi accompagner ce langage dont la fonction est de désigner les chemins de la vérité et de la finalité. Quoiqu’il advienne et aussi sombre que le monde nous paraisse parfois, rappelons-nous que nous sommes des guerriers de l’intelligence qui devons agir sans nous soucier des fruits de nos œuvres, ainsi que le veut l’action juste. Et souvenons-nous que le combat le plus essentiel, qui décidera du destin de notre Terre et de la vie qu’elle abrite se déroule dans le cœur de nos êtres. 

                                             

(1) Je laisse de côté l’actuelle interprétation occidentale qui fait de Rahu une sorte de but à atteindre, une conception récente développée au siècle dernier par l’astrologie humaniste. Ma lecture se rapproche de celle de l’astrologie védique laquelle considère Rahu comme l’action extérieure associée aux désirs, à l’attachement au moi et aux cadeaux empoisonnés et Ketu au détachement du moi, à l’austérité et à la quête spirituelle. 

(2) Cf. Les nœuds lunaires et le nectar d’immortalité : le mythe Hindou du barattage de la Mer de Lait par les dieux et les démons, dans le but de produire le nectar d’immortalité, conte la naissance des nœuds lunaires. Rahu, le nœud nord, est la tête tranchée par Vishnou, l’Être suprême, avec le Chakra Sudharsana, c'est-à-dire l’écliptique. Dépourvue de corps, la tête du démon-serpent engloutit le Soleil ou la Lune lors des éclipses, mais ceux-ci s’échappent par la plaie béante de son cou, d’où son éternelle insatisfaction.

(3) Les travaux de Jung ont démultiplié importance accordée à la mythologie par l’astrologie, souvent au détriment de l’expérimentation qui passe au second plan, sans compter, ainsi que l’explique l’astrologue anglais Dennis Elwell dans son ouvrage ‘The Cosmic Loom’, que l’on prend où l’on ôte ce que l’on veut des mythes employés. Considérant sa double nature d’astéroïde-cométaire, ce même astrologue y voit une référence à sa perte d’immortalité* : comète prisonnière de la ceinture des astéroïdes, incapable de rejoindre les confins du système solaire, c’est-à-dire une autre dimension d’où il est originaire, Chiron serait ainsi condamné à mourir. * « En effet, après l'analyse des matériaux se sublimant à la surface de Chiron, on estime que ceux-ci seraient complètement vaporisés en quelques millions d'années si Chiron se maintenait sur son orbite actuelle, indiquant qu'il proviendrait de plus loin et qu'il n'est pas d'origine astéroïdale » Chiron - Wikipédia.

(4) Et cela même si, tel le personnage du mythe, l’on pourrait ne jamais guérir tout à fait. Devrait-on alors comme lui renoncer à l’immortalité ? Il ne semble pas en être question, vu les références aux vies antérieures dont l’âme immortelle reste le principe fondamental. Chiron pourrait cependant être relié au renoncement à la vie par évitement de la souffrance : très récemment, l’ancien premier ministre Hollandais Dries Van Agt (né le 02 février 1931) a bénéficié de l’euthanasie volontairement choisie en compagnie de son épouse Eugénie Krekelberg. Âgés et malades, les deux époux ne supportaient pas l’idée de survivre à l’autre après 70 ans de mariage. Ils ont mis fin à leurs jours le 5 février 2024 : Rahu (17°47 Bélier) transitait sur le Rahu natal de Dries Van Agt (16°33 Bélier) accompagné de Chiron (16°11 Bélier). La mort n’est ainsi manifestement pas étrangère à Chiron. La disparition d’Alexeï Navalny ce vendredi 16 février 2024 l’illustre plus tragiquement. Le Chiron natal de l’opposant à Vladimir Poutine était 00°21 du Taureau, au parallèle de déclinaison de Pluton et d’Uranus. Il décède avec Pluton à 00°48 Verseau (carré partile à Chiron natal), conjoint à Mars à 01°32 Verseau et à Vénus 28°15 Capricorne. Alexeï Navalny a également renoncé à la vie à sa façon qui fut sacrificielle. Enfin, synchronicité oblige, alors que je rédige cet article, j’apprends le décès d’une personne dont j'avais étudié le thème il y a quelques années : Jupiter (maître de l’AS Sagittaire) et Chiron respectivement à 18°02 et 15°21 Balance recevaient Ketu en transit à 16°54 Balance. Conjoint à Rahu, Chiron transitait à 16°29 Bélier en opposition quasi exacte à lui-même.

(5) Cf. « Chiron, le cheval-médecin ou pourquoi Hippocrate s’appelle Hippocrate » par Valérie Gitton-Ripoll, Maître de conférence en langues et littérature latines - Université Toulouse Jean-Jaurès 

(6) Cf. Une révolutionnaire année 2024 

(7) A noter que la position de Chiron en 575 av. JC n'est pas connue. 

(8) Voir les travaux de l’astrologue Fanchon Pradalier-Roy à ce sujet

Image de Kalki : https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=36097051

Image du lotus :  Photo de Saffu sur Unsplash 

 

            

 


CENTILOQUE

CLIQUEZ SUR LE LIEN pour une version entièrement retravaillée du CENTILOQUE, un ouvrage publié en 1993 aux Editions Dervy


Extrait :


1- N°5 : caractère et destinée.


« L’astrologie dévoile les relations intimes qu’entretient le caractère avec la destinée. La destinée d’un individu est l’expression de son caractère ».


Le mot caractère nous vient du grec « kharaktêr », qui signifie un signe gravé. Il signifie également ce qui est propre à une chose, son expression personnelle, son originalité. Par extension, le caractère définit l’ensemble des traits psychiques propres à un individu.


Le caractère se rapporte à la fois à l’expression originale d’un individu et à son thème astral, le signe gravé dans les cieux, qui nous représente et nous définit.


Le caractère est au départ cette infime portion de nos êtres, qui échappe au grand nivellement imposé par l’hérédité et par l’environnement de naissance (racial, familial, social et culturel). Il est ce qui nous rend unique. Au travers de ce petit germe de liberté, la nature développe en nous, patiemment, l'espritla sagesse, le pouvoir et l’amour.


Le terme de destinée est aussi riche en enseignements : il est à la racine du mot destination qui signifie le rôle, l’usage.


Le concept de destinée implique une fonction à remplir. Le caractère actualise la destinée, c’est-à-dire le rôle que nous avons à jouer dans cette existence, un rôle qui n’est pas imposé: on continue à confondre astrologie et fatalisme, on fait d’elle le chantre du c’était écrit, comme si sa fonction se bornait à décrire une destinée transformée en fatum, en une fatalité inéluctable à laquelle nul ne pourrait échapper. C’est tout à fait le contraire, puisque l’astrologie n’a de sens que si elle nous permet d’agir sur la destinée.