Les prévisions électorales sont ardues et peu fiables, d'abord parce qu'elles concernent une nation entière et pas uniquement un individu. Ensuite, du point de vue de l'individualité des candidats, il y a ce que j'ai nommé à plusieurs reprises le syndrome Kerry (se reporter à l'introduction du thème de Ségolène Royal): ceux capables de l'emporter sont soudainement suivis par les médias qui commentent leurs faits et gestes, une popularité soudaine, parfois internationale, reconnaissable aux transits qui bouleversent le thème natal. En 2004 face à John Kerry qui montrait entre autres un Jupiter culminant soutenu par de beaux aspects, se tenait G. W. Bush qui remporta les élections alors que son thème flamboyait nettement moins. C'est qu'il était déjà mondialement célèbre et ainsi sa candidature était moins lisible sur son thème.

Dans le même ordre d'idée, s'il semble évident que les transits et les progressions de Nicolas Sarkozy sont assez négatifs, et que cela joue certainement en sa défaveur, on ne peut totalement en conclure sa défaite à venir, c'est-à-dire la victoire d'un autre prétendant au trône. C'est qu'il faut, avant de fonder son jugement sur les transits et les progressions, se demander, et cela pour tous les candidats, en quoi les thèmes eux-mêmes sont présidentiables, condition sine qua non à une victoire finale. La preuve en est que si l'on observe les astres du 6 mai 2007, date de son plus grand succès, on s'aperçoit que Nicolas Sarkozy était loin de bénéficier de transits favorables. Mercure entre autres, maître de l'AS (le moi) et du MC (la réussite) s'opposait à son Saturne natal, de même d'ailleurs que son Soleil, aspects tendus qui auraient dû provoquer la défaite, au lieu de quoi......
- Les Parallèles de déclinaison entre les Noeuds lunaires (la destinée), Pluton (le pouvoir et les soutiens occultes) et le Milieu du Ciel (la réussite).
- Un Milieu du Ciel puissant qui appartient à Mercure (la communication) également maître de l'AS (le moi), formant ainsi la combinaison classique de l'élévation du moi par ses propres efforts certes, mais aussi grâce aux multiples connections de cet astre:
- Pluton (les pouvoirs financiers) lui fait opposition à partir de la XII (la maison des complots et des secrets), indiquant ruse, astuce et cynisme.
- Neptune à son trigone évoque l'art de la propagande, la sinuosité du langage et l'image médiatique illusoire.
- Vénus à son sextile figure le charme et la séduction de cette image médiatique.
- Jupiter et Uranus à son quinconce entre la X et la XI figurent l'ambition personnelle, le puissant désir de réussite, le soutien de personnalités influentes et diverses, ainsi que l'image de marque de la jeunesse et du dynamisme (Uranus) capable d'apporter un vrai renouveau.
- Mars et la Lune à son demi-carré évoquent l' art de la polémique, la pugnacité et accessoirement les écarts de langage.
- Le carré de Mercure à Saturne indique la dureté mentale et une certaine méchanceté.
On le voit, on ne devient pas président par hasard (et cela concerne l'immense majorité des dirigeants de ce monde) ce qui illustre les limites de la démocratie, qui vaut il est vrai mille fois mieux qu'une dictature malgré tout. La sagesse, l'intelligence, le sens du bien ne pèsent pas lourd face à l'ambition, la domination, la combativité et la rouerie. On croit choisir librement nos dirigeants quand Mercure (la ruse), Pluton (les finances, les intérêts personnels et les peurs fondamentales), Neptune (l'illusion, la manipulation des émotions, les dissimulations), Saturne et Mars (les difficultés de la vie, les circonstances adverses, l'agressivité, les frustrations), la Lune (l'humeur du moment) guident les consciences dans le secret de l'isoloir. Quand à Jupiter (le sens de la justice), à Vénus (la beauté, la tendresse) au Soleil (les idéaux) et à Uranus (le désir de changement), ils se laissent presque toujours corrompre par la pompe, le luxe et l'argent (Jupiter), la quête interminable du plaisir (Vénus), les jouissances de la vie et la vanité (le Soleil), et bien sûr la tentation de l'autoritarisme (Uranus). Le problème de la politique est qu'elle ne fait que refléter notre état de guerre intérieure. Il y a peu de chance qu'elle réussisse à changer un monde qui est le miroir de nos consciences.
Prochainement l'étude des transits et des progressions de Nicolas Sarkozy et de François Hollande pour les deux tours des présidentielles.