A peine 3 ans plus tard le Dalaï Lama dut s’enfuir du Tibet et l’on sait ce qu’il en est de la triste histoire de ce pays qui survit depuis sous la férule de fer de la Chine. On doit s’émerveiller que malgré ce long exil et les souffrances de tout un peuple qui lui reste dévoué, il soit resté entièrement non-violent. Comme Krishnamurti il semble penser que les changements ne peuvent naître que de l’intérieur.
Ce qui nous ramène ici et maintenant, en cette fin octobre 2010, avec une France qui subit de plein fouet la conjonction Jupiter/Uranus et l’exprime comme ce pays en a l’habitude à coups de grèves et de manifestations.
On retrouve effectivement dans cette configuration tous les ingrédients de la grogne actuelle :
- Uranus, maître du Verseau (la France est Lion/Verseau : cf Identité nationale et identité astrale est l’astre de la révolution et ainsi très lié à l’action sociale. Il est aussi l’astre de la radicalité de la pensée et de l’action, quel que soit le camp où celle-ci s’exprime.
- Jupiter est le maître de la justice : la réforme des retraites apparaît comme une injustice aux yeux de la majorité des Français, d’où une réaction puissante de la population.
- Uranus représente également les aristocraties dirigeantes, ce qui explique pourquoi les « révolutionnaires » de tous les pays se transforment régulièrement en dictateurs dès qu’ils accèdent au pouvoir. Le défaut des uraniens est de croire qu’ils ont toujours raison (on remarquera au passage que Nicolas Sarkozy est né sous une conjonction Jupiter/Uranus). Ils adorent penser pour les autres et s’il le faut obliger les autres à penser comme eux.
- Ajoutons que Neptune, maître des foules, de la psychologie des masses et de l’empathie, est en Verseau, créant une puissante émotion collective. Cet astre symbolise les mensonges (les disparités incroyables dans le comptage des manifestants par exemple) et les nombreuses tentatives de manipulation.
S’il est essentiel de lutter contre les injustices, afin de rendre la vie meilleure, plus joyeuse et le plus possible dénuée de souffrance, la vraie question est pourtant peut-être ailleurs, dans la façon, dans le comment s’y prendre : peut-il vraiment y avoir une révolution (dans le sens de l’établissement de la justice, de la paix sociale, de l’entraide et de la coopération) par le biais d’une action politique ? En d’autres termes, la vraie révolution (Uranus qui symbolise la liberté absolue, l'affranchissement des égoïsmes et des corruptions) ne doit-elle pas naître de l’intérieur, c'est-à-dire d’une transformation de la conscience ? Peut-on rêver d’une société juste, équilibrée, fondée sur l’équité et le respect des autres si nous restons tous fondamentalement égoïstes, soumis aux conditionnements, aux nationalismes, aux traditions, aux intérêts de nos castes et de nos familles ?
Jupiter est le maître de l’expansion du moi. Celle-ci se réalise par le biais des voyages, de la fréquentation d’autres cultures, de la connaissance et de l’étude, entre autres de la philosophie (définie comme l’amour de la sagesse, ce qui en dit long sur nombre de « philosophes » actuels). Conjoint à Uranus, il devrait symboliser la révolution intérieure, l’explosion de nos consciences hors des carcans de la sécurité à tous prix. La rencontre des deux astres nous parle de passions, d’aventures ainsi que de compassion, une des belles qualités de Jupiter. Elle nous souffle qu’il est essentiel de cesser de délimiter l’existence à la survie, à la misère de quarante années ou plus de travail (!!) dans la majorité des cas inintéressant, pénible, parfois exténuant, pour se solder par une retraite tardive, souvent maladive, passée à attendre une fin somme toute absurde, dénuée de signification. Elle doit nous pousser à tenter de comprendre comment nous en sommes arrivés là : comment le prodige de la vie a-t-il pu se transformer en ce matérialisme étroit, ennuyeux, amer, entièrement soumis à la peur ?
La signification de cette conjonction (présente jusqu’à la fin février 2011 et dont il est indispensable de profiter pleinement) n’est-elle pas liée à la compréhension que les autorités à vaincre, à renverser, à annihiler ne sont pas la police ou le gouvernement, ni les politiciens, ni même les puissances de l’argent (qui sont pour beaucoup les reflets de nos désirs et de nos structures intérieures) mais plutôt nos peurs, notre étroitesse et notre égoïsme?
Cela ne signifie pas qu’il faut rester les bras croisés et laisser les aristocraties dirigeantes massacrer l’environnement et exploiter leurs concitoyens, mais au contraire que nous devons agir à un niveau bien plus profond. Une population qui comprendrait l’essentiel de ses propres mécanismes psychologiques et émotifs, qui en serait intimement proche, à commencer par la fuite permanente de la peur, n’aurait sans doute pas à descendre dans la rue pour obtenir le respect qu’elle mérite et pour que la vie redevienne le miracle qu’elle doit être.