samedi, juin 22, 2019

L’exaltation de la Lune et la maltraitance animale


« Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend »

Mondialement célèbre pour son fameux « je pense donc je suis », formule aussi connue que le « être ou ne pas être » shakespearien, René Descartes tout génie qu’il fut, était totalement dépourvu d’intelligence émotionnelle. A ses yeux les animaux étaient des machines évoluées manquant d’âme et de sensibilité : le couinement de douleur d’un chien n’était pas symptôme de souffrance, mais plutôt semblable à une porte grinçante manquant d’huile. Malgré qu’il ait institué le doute en tant que composante majeure de sa philosophie, cet authentique savant était captif d’une croyance religieuse qui considère que seul l’être humain est fait à l’image de Dieu et que le reste de la création est au service de ses besoins. Toujours actuellement vivace, cette idéologie entraîne de terribles répercussions dans notre rapport au monde, puisque le sacré, étendu à l’ensemble de la nature depuis la nuit des temps, se trouva bientôt confiné au seul Dieu unique et moraliste et à son culte. En conséquence l’empathie, la complicité, le respect envers les animaux rétrécirent comme peau de chagrin. L’on en est arrivé à les traiter effectivement comme des machines, ainsi que le démontre cette expérimentation dénoncée par L214 : suivez ce lien. 

La Lune en Taureau

Dans l’imagerie populaire, l’Inde est le pays des vaches sacrées, qui le sont d’ailleurs de moins en moins, à cause de la mondialisation du mode de vie occidental. Les raisons de cette sacralisation sont multiples, à la fois historiques, culturelles ou encore philosophiques : entre autres cadeaux (1) elle offre le lait, devenant ainsi la mère nourricière universelle. La tuer et la manger dit-on rend méchant, forcément. 


Il existe également une raison moins évidente, connue de l’Inde ancienne mais aussi possiblement des Perses, des Egyptiens ou de certains peuples Africains (2), qui a la particularité de jeter une lumière plus précise sur l’exaltation de la Lune en Taureau. Cette dignité astrologique est d’évidence liée au rôle de nourrice de la Lune, puisqu’elle est en charge des nécessités essentielles (abri, nourriture, vêtements), c’est-à-dire de l’entretien de l’organisme. Elle est par ailleurs la mère du héros solaire qui sans elle ne peut prétendre à la réalisation. Cette fonction passe par l’ensemble du mental (le contenu de la pensée, la mémoire, …) qu’elle représente (3). 

Le problème que nous connaissons toutes et tous cependant, est que ce mental captif de ses préoccupations, de ses habitudes, de ses souvenirs et de ses projections dans l’avenir ne s’arrête jamais, d’où ce soliloque permanent qui nous sépare du monde, des autres et de nous-même. La Lune est dite se calmer en Taureau, le signe où la pensée est la moins tourmentée et approche ainsi la méditation avec le plus de facilité. Qu’on songe que c’est l’inverse en Scorpion, situé à l’opposé du Taureau, où le mental est intense, sans cesse en mouvement et facilement captif de boucles obsessionnelles. Attention, cela ne signifie nullement que si votre Lune natale est en Taureau vous méditez facilement, alors que si elle est en Scorpion vous en êtes incapable. Les processus astrologiques liés à la pensée (4) sont nettement plus complexes et plus subtils que cela.  

Mais l’exaltation de la Lune en Taureau indique que le sentier de la sagesse et de la réalisation, passe obligatoirement par l’accalmie de la pensée.

La sacralisation des animaux

Alors que je séjournais à Varanasi (Bénarès), cette cité ancienne, magique et chaotique, où les vieillards Hindous désirent achever leur existence, car à l’ultime instant Shiva leur murmure à l’oreille le taraka mantra (la parole de la traversée), j’en eus une sorte de confirmation. A Varanasi les vaches aux museaux effilés, ainsi que les veaux, les génisses belles comme des biches et les taureaux placides malgré leurs impressionnantes testicules, traînent et s’allongent au milieu des rues. Elles lorgnent les étals des marchands de fruits et de légumes, qui les éloignent en leur jetant des verres d’eau et l’on s’arrête souvent pour les flatter ou leur offrir une banane. Une nuit, je rêvais d’elles. Eveillées et conscientes, elles occupaient toute la ville.  J’errais comme un fantôme, entouré de leur présence. Douces et sereines, elles semblaient réguler les courants des rêves et des pensées de la cité endormie. Leurs yeux pétillaient d’intelligence et de bonté. Associées à une sorte de réseau, elles harmonisaient et régulaient le psychisme collectif, agissant directement sur les strates profondes de nos consciences. Le lendemain matin, en chemin pour la baignade dans le grand fleuve, je les regardais d’un oeil entièrement différent, ayant un peu mieux compris je crois l’importance des animaux, qui seraient des formes de vie inférieures, n’ayant pas développé un cerveau aussi sophistiqué que le notre. Ils jouent en vérité un rôle essentiel dans une symbiose que nous avons oubliée, qui nous intègre à la nature dont nous faisons totalement partie et que nos ancêtres comprenaient, parce qu’ils la ressentaient.

A un niveau fondamental, qui nous concerne toutes et tous, l’exaltation de la Lune dans le Taureau devrait nous faire prendre conscience de la monstruosité  d’un monde où l’on élève et massacre plus d’une centaine de milliards d’animaux à l’année. Un monde où le sacré disparaît plus rapidement que la forêt amazonienne, parce que nous avons perdu le sens de la vie. Dans lequel nous sommes séparés de la nature et de nous-mêmes, coupés d’un environnement que nous n’abordons plus qu’intellectuellement. Dans lequel, étrangement et n’en déplaise aux cendres de Descartes, nous sommes devenus des machines. Et qu’on ne se fasse pas d’illusions, la disparition de ce lien avec la nature est à l’origine de la plupart de nos maux. 


(1) Les 5 « cadeaux de la vache » sont le lait, le caillé, le ghee, l'urine et la bouse. « La vache est en effet vue en Inde comme une « Mère universelle » du fait qu'elle donne son lait à tous, même à ceux qui ne sont pas ses veaux ; elle n'est pas seulement « sacrée » en tant que telle, elle représente la sacralité de toutes les créatures » Wikipédia
« La bouse de vache est utilisée comme engrais, comme combustible et comme désinfectant dans les maisons. Les tests indiquent que la bouse de vache contient également du menthol, du phénol, de l'indole, de l'ammoniac, du formol et des bactériophages qui éliminent les agents pathogènes et est donc un désinfectant reconnu » Wikipédia

(2) « La vache a été et est encore vénérée dans de nombreuses civilisations et religions dans le monde, les plus notables étant l'hindouisme, le zoroastrisme, aussi bien que les religions de l'Égypte ancienne de la Grèce et de la Rome antique ». Wikipédia

(3) A ne pas confondre avec Mercure, en charge de l’intellect, c’est-à-dire de la structure de la pensée (ordre, logique, discernement …)


Illustrations
Image 1 : Une vache sacrée dans une rue de Jaisalmer, par Antoine Taveneaux (wikicommons)
Image 2 : Sadhu with a cal by Abdel Sinoctou (public domain)


CENTILOQUE

CLIQUEZ SUR LE LIEN pour une version entièrement retravaillée du CENTILOQUE, un ouvrage publié en 1993 aux Editions Dervy


Extrait :


1- N°5 : caractère et destinée.


« L’astrologie dévoile les relations intimes qu’entretient le caractère avec la destinée. La destinée d’un individu est l’expression de son caractère ».


Le mot caractère nous vient du grec « kharaktêr », qui signifie un signe gravé. Il signifie également ce qui est propre à une chose, son expression personnelle, son originalité. Par extension, le caractère définit l’ensemble des traits psychiques propres à un individu.


Le caractère se rapporte à la fois à l’expression originale d’un individu et à son thème astral, le signe gravé dans les cieux, qui nous représente et nous définit.


Le caractère est au départ cette infime portion de nos êtres, qui échappe au grand nivellement imposé par l’hérédité et par l’environnement de naissance (racial, familial, social et culturel). Il est ce qui nous rend unique. Au travers de ce petit germe de liberté, la nature développe en nous, patiemment, l'espritla sagesse, le pouvoir et l’amour.


Le terme de destinée est aussi riche en enseignements : il est à la racine du mot destination qui signifie le rôle, l’usage.


Le concept de destinée implique une fonction à remplir. Le caractère actualise la destinée, c’est-à-dire le rôle que nous avons à jouer dans cette existence, un rôle qui n’est pas imposé: on continue à confondre astrologie et fatalisme, on fait d’elle le chantre du c’était écrit, comme si sa fonction se bornait à décrire une destinée transformée en fatum, en une fatalité inéluctable à laquelle nul ne pourrait échapper. C’est tout à fait le contraire, puisque l’astrologie n’a de sens que si elle nous permet d’agir sur la destinée.