dimanche, décembre 21, 2008

Solstice d'hiver 2008

Solstice d'hiver 21.12.2008 calculé pour Paris à 13H03'45" (heure locale).

Le solstice d'hiver est la fête du Soleil, son retour vers le nord après qu'il ait séjourné six mois dans le sud, cette époque sombre que les Hindous appellent la nuit des Dieux (on sait qu'il y existe un décalage, entre 22° et 24° selon les écoles, entre le zodiaque sidéral qui s'attache aux constellations comme celui des Hindous, et le Zodiaque tropique qui s'attache aux signes comme le notre. Les Hindous fêtent donc ce passage le 14 janvier).
C'est sans doute une des fêtes les plus anciennes, qui naquit de l'astrologie puisqu'il fallut observer déjà ce mouvement céleste, et savoir le calculer avec précision.

L'entrée du Soleil en Capricorne inaugure la partie lumineuse de l'année, la journée des Dieux, censée être propice à tous ceux qui sont en quête de sagesse et d'illumination : la voie de la lumière est ouverte.
Le Capricorne appartient à Saturne, maître du temps, des obstacles et de la sagesse, cet astre qui nous pose souvent tant de soucis (misère et pauvreté, isolement, froideur, frustration) mais sans lequel rien n'est possible puisqu'il nous purifie en nous enseignant la patience, l'austérité (dans le sens noble de ce terme qui signifie simplicité) et la persévérance.
Chez les Romains cette période coïncidait avec les saturnales, la fête de Saturne ou fête de la liberté, pendant laquelle les séparations entre maîtres et serviteurs étaient abolies. Tous les hommes étaient, pour quelques jours, considérés comme égaux. Ces réjouissances donnèrent naissance à l'usage des fêtes de Noël et de fin d'année (Noël ou la naissance du Soleil de justice et de la lumière du monde).

Cette année le solstice est très marqué par la conjonction du Soleil à Pluton, puisque ce dernier a fait son entrée en Capricorne tout dernièrement (une entrée remarquée, voir Le massacre de Bombay et Pluton en Capricorne)
On peut faire de cette conjonction une lecture optimiste : le Soleil, seul astre capable d'illuminer Pluton le ténébreux (d'où l’exaltation de celui-ci dans le Lion), épaulé par les valeurs positives de Saturne, pourrait purifier un peu de ces noirceurs morbides qui assombrissent de plus en plus la planète. La sagesse de Saturne associé à la noblesse et à la générosité sur Soleil, devrait ouvrir un peu le coeur des fanatiques et des assoiffés de pouvoir qui les manipulent et ainsi éviter que les relations entre le Pakistan et l'Inde par exemple (Pluton est sans doute l'astre qui représente le plus la menace nucléaire) ne se dégradent un peu plus. Jupiter de son coté, heureusement, favorise un peu les œuvres de paix, grâce à son trigone Saturne.

Mais l’optimisme n’est pas obligatoirement de mise, bien au contraire : Mars, dieu de la guerre, conjoint au Soleil et à Pluton, participe de la fin du Sagittaire à cette rencontre. Il est de plus encore au carré de Saturne (violence, frustrations) et au carré d'Uranus (fanatisme des idées et des actions). Avouons que pour un Solstice, une date si importante chez les anciens, capable de «prévoir » les tendances des mois à venir, les astres sont plutôt tendus.

La Lune en Balance, si diplomate, est au trigone de Neptune en Verseau, qui représente ici l'humanité capable de vivre une vraie révolution des idées. Vénus également en Verseau s'approche de Neptune, ce qui évoque l'amour, mais aussi la peur de ne pas être aimé, ainsi que la peur d'aimer, car Neptune s'associe à la douleur et Vénus aux sentiments les plus tendres. Si ces trois astres féminins (Neptune malgré son association au dieu grec Poséidon est on ne peut plus féminine dans ses valeurs), ainsi en collaboration, ont le pouvoir d’adoucir la situation. Ils évoquent aussi les souffrances vécues par les différentes couches de populations qui n’ont pas voix au chapitre, victimes des puissants de tous bords, qu’il s’agisse de puissances économiques, politiques ou religieuses. Les femmes peut-être encore plus, elles qui enfantent les soldats, les militants, les résistants, mères de toutes les victimes, de tous ceux qui quelque soit leurs situations ou leurs causes sont entraînés dans ces spirales de combats, de sangs et de tueries.
La Lune en Balance, très communicative, joue un rôle d'apaisement et d'harmonie ce qui nécessite beaucoup d'intelligence et n'est pas si évident : les obstacles sont presque infranchissables. Mars et Mercure par exemple sont en parallèle de déclinaison, ce qui suffit à détruire les efforts de cette Lune conciliante. Sous cet aspect agressif, les paroles provocatrices, rapides, irréfléchies, méchantes, percent les cœurs comme des flèches acérées. De plus le carré de la Lune à Jupiter peut parfois s'interpréter comme un manque de candeur : peut-être n’y croit-on plus.

Comme Mars reste au carré d'Uranus, les deux astres de l'intelligence sont attaqués par le dieu de la guerre, celui qui éveille la crainte, lui-même au carré de Saturne, une figure qui ne présage jamais rien de bon, trop associée aux désirs frustrés, aux durcissementx de la volonté, aux violences de toutes sortes et à la mort.

En résumé, le thème de ce solstice nous parle de violence et de frustration, de fanatisme, d'égoïsme et de sentimentalité (c'est par la sentimentalité que l'on manipule le plus facilement les masses).
Il nous parle aussi de puissances cachées (Pluton) et d'autodestruction (Pluton/Mars) et c'est de l'humanité toute entière dont nous parlons ici.
Qu'il s'agisse du Pakistan et de l'Inde, d'Israël et des Palestiniens, du Zimbabwe qui agonise sous l'ambition acharnée de quelques-uns, de la crise financière que paie surtout les plus démunis, de tous les conflits entre les peuples, mais aussi entre l'humanité et les animaux, entre l'humanité et la nature toute entière (puisque nous sommes le virus mortel de la terre), les prospectives ne sont pas terriblement brillantes.

Il existe pourtant de beaux espoirs : Jupiter au trigone de Saturne symbolise une possibilité d'harmonie, d'équilibre. Uranus sur la fin de son sextile à ce même Jupiter évoque des être intelligents, raisonnables et courageux, qui ne plient pas devant les injustices, semblables à Hu Jia, ce Chinois emprisonné, symbole de tous les « sans voix de Chine et du Tibet » qui se bat pour la liberté de penser. Quand à Vénus, la Lune et Neptune, purifiées de l'égoïsme sentimental, elles symbolisent l’amour, la compréhension, la beauté, la fin des séparations, tout ce qui fait l’espoir de l’humanité.

En dehors de toutes croyances, mais parce que certains textes, certains mots portent en eux cette beauté du cœur, en ce jour de solstice, pourquoi ne pas méditer sur les paroles du Gayatri mantra, cet hymne au Soleil en vogue chez les Hindous depuis quelques milliers d’années :
« Invocation à la terre, aux régions intermédiaires et au ciel, puissions nous méditer sur cet excellent soleil, le meilleur des dieux, qu'il illumine notre intelligence »

Une jolie version originale à écouter ici.

CENTILOQUE

CLIQUEZ SUR LE LIEN pour une version entièrement retravaillée du CENTILOQUE, un ouvrage publié en 1993 aux Editions Dervy


Extrait :


1- N°5 : caractère et destinée.


« L’astrologie dévoile les relations intimes qu’entretient le caractère avec la destinée. La destinée d’un individu est l’expression de son caractère ».


Le mot caractère nous vient du grec « kharaktêr », qui signifie un signe gravé. Il signifie également ce qui est propre à une chose, son expression personnelle, son originalité. Par extension, le caractère définit l’ensemble des traits psychiques propres à un individu.


Le caractère se rapporte à la fois à l’expression originale d’un individu et à son thème astral, le signe gravé dans les cieux, qui nous représente et nous définit.


Le caractère est au départ cette infime portion de nos êtres, qui échappe au grand nivellement imposé par l’hérédité et par l’environnement de naissance (racial, familial, social et culturel). Il est ce qui nous rend unique. Au travers de ce petit germe de liberté, la nature développe en nous, patiemment, l'espritla sagesse, le pouvoir et l’amour.


Le terme de destinée est aussi riche en enseignements : il est à la racine du mot destination qui signifie le rôle, l’usage.


Le concept de destinée implique une fonction à remplir. Le caractère actualise la destinée, c’est-à-dire le rôle que nous avons à jouer dans cette existence, un rôle qui n’est pas imposé: on continue à confondre astrologie et fatalisme, on fait d’elle le chantre du c’était écrit, comme si sa fonction se bornait à décrire une destinée transformée en fatum, en une fatalité inéluctable à laquelle nul ne pourrait échapper. C’est tout à fait le contraire, puisque l’astrologie n’a de sens que si elle nous permet d’agir sur la destinée.