samedi, décembre 20, 2025

Solstice d'hiver 2025 – En quête de renaissance

Les solstices (1) et les équinoxes sont les célébrations religieuses — au sens premier « d’être relié », les plus anciennes que nous connaissions. Partout dans le monde, nous avons aligné des mégalithes et plus tard nos lieux de culte sur ces évènements astronomiques, dans le but de « sacraliser » la Terre, c’est-à-dire de faire « descendre » un peu d’éternité dans nos existences évanescentes.

Dans l’hémisphère nord, le solstice d’hiver marque le moment où parvenu à son point le plus bas, le Soleil entame sa lente ascension vers la lumière, actant une victoire discrète mais décisive sur les obscurités. Celles-ci ont rarement été aussi épaisses, puisque les conflits et injustices qui sont notre lot, se corsent de la destruction systématique du vivant. J’ai souvent évoqué le mythe du héros solaire (2) qui figure la meilleure part de notre être, en perpétuelle quête de sens. C’est lui – qui est aussi elle – que nous célébrons et dont il nous appartient d’alimenter la flamme renaissante. 

Le thème du solstice est censé colorer le monde de ses significations jusqu'à l'été prochain. 

Solstice d'hiver 2025
Le 21 décembre à 16h03
Calculé pour Paris France
Les aspects du Soleil

Au carré de la conjonction Saturne–Neptune, le Soleil met en évidence une atmosphère de confusion et d’incertitude (Neptune), laquelle suscite un besoin accru d’enracinement et de sécurité (Saturne). 

Les contradictions sont marquées : Saturne incline au retrait, à la solitude et à la séparation, tandis que Neptune aspire à la fusion et à la communion. Les connotations sont multiples, les deux tendances opposées cherchant à cohabiter. La foi (Neptune) en un Dieu d’amour se dessèche et se rigidifie sous l’effet de règles et d’interdits (Saturne), favorisant l’essor du fanatisme religieux. A coups de limitations et d’interdictions (Saturne), l’on tente de contrôler (Saturne) les réseaux sociaux (Neptune). La souffrance (Neptune) de se sentir séparé (Saturne) dans un monde privé de sens, constitue sans doute le noyau de nos impasses actuelles. La question est comment construire des fondations solides (Saturne) sur des sables mouvants (Neptune)?  

La situation se complexifie avec l’encadrement du Soleil par Vénus et Mars également au carré de Saturne et de Neptune. 

La quête de l’amour fusionnel (Vénus–Neptune) se heurte aux circonstances adverses (Vénus–Saturne), aux illusions et aux tromperies (Neptune), à la déception et à la séparation (Saturne). L’association amour–souffrance atteint ici une intensité particulière. Vénus au carré de Saturne traduit pourtant un profond désir de sérénité, en tension évidente avec la réalité vécue. Il faudrait pour le bien cesser de confondre sentimentalité et amour. 

En réaction à ces contradictions, Mars conjoint au Soleil se fait plus belliqueux, d’autant qu’il demeure au carré de Saturne par translation de lumière, signalant une capacité d’action entravée et une forte frustration. Son carré à Neptune décrit un environnement menaçant, mais si la peur est confrontée avec lucidité, l'esprit chevaleresque s’exprime dans l'héroïsme du quotidien qui consiste à apporter son aide aux plus faibles. Amour et souffrance, courage et peur s’entrelacent ainsi, parfois dans le contexte d’événements violents (Mars–Saturne).

Au quinconce du Soleil, Uranus — fidèle à sa fonction — tente de résoudre ces multiples contradictions. 

L’intelligence qu’il incarne recherche la solution dans une révolution intérieure, c'est-à-dire une transformation indispensable de la conscience. Cette voie est rarement comprise et encore moins empruntée et ainsi le héros solaire se fait tenter par des actions radicales, qui ne constituent pas toujours le choix le plus juste.

Au parallèle du Soleil, Pluton, l’astre du pouvoir, indique comment les ultra-riches et les décideurs obscurcissent le monde privilégiant l’intérêt personnel avant tout

Il serait toutefois erroné de croire cette tendance limitée à ces seules sphères : toutes les strates de la société sont concernées, chacun cherchant à dominer sa propre zone d’influence, aussi petite soit-elle. Pluton représente aussi la transmutation : son trigone à Uranus favorise la révolution de la conscience. Situé entre les deux, Neptune peut alors distiller cet état d’esprit au sein de la conscience collective.

La quête du sens

Le Soleil forme un quintile (72°) à Rahu, le nœud lunaire nord. L'orbe est de 00°24. Cet aspect induit la compréhension cruciale de la dynamique de sens, liée à la finalité, des nœuds lunaires.

Nous traversons des expériences obligatoires (Rahu), loin d’être toujours favorables. Ce solstice, fortement marqué par les carrés multiples de Vénus, du Soleil et de Mars à Saturne et Neptune, en témoigne clairement. L’avidité, l’attachement au moi et l’insatisfaction (Rahu) guident nombre de nos pas. Mais derrière ces impasses se profile la finalité de nos existences incarnée par Ketu, le nœud sud, lui-même au tri-décile (108°) du Soleil, nous renvoyant à la fabrication du nectar d’immortalité.

Le tri-décile (3) est lié à la quête du sens, laquelle passe par un retour à une direction, à une intention imbriquée dans la nature, dans la vie et en nous-mêmes que nous avons presque complètement perdues. Ketu, aux multiples facettes, figure ici la nécessité du détachement, de la simplicité et de la sobriété — non en tant que postures morales, mais comme des expériences vécues authentiquement, dans la passion même de la recherche du sens. C’est là que le héros solaire — c’est-à-dire nous-même, trouve son plus sûr espoir.


(1) Solstice : du latin sol, le Soleil et sistere, demeurer immobile. L’on fête en hiver cette « immobilité » du Soleil tout au sud avant qu’il ne reparte vers le Nord deux ou trois jours plus tard, ce qui correspond à Noël, la naissance symbolique de Jésus, elle-même calquée sur celles de l’Egyptien Horus et du Perse Mitra, le Soleil invaincu.

(2) Il a été dit que seul le héros a une destinée. Qu’est-ce que cela signifie ? Le mot destinée renvoie à destination, qui évoque à la fois une fonction et un lieu où l’on se rend. Ainsi, soit-il homme ou femme, le héros solaire, archétype central à l’astrologie, s’efforce de trouver au centre de son être ce qu’il est venu chercher, tout en remplissant la fonction pour laquelle il est né. Inscrit au cœur de la philosophie astrologique, le héros solaire ne se manifeste que quand en quête de sens, de vérité, de lumière et d’amour, nous nous enfonçons dans nos jungles intérieures, où il nous faut entre autres épreuves affronter le dragon de la peur. Dans cette quête qui seule donne un sens à nos existences, notre thème astral est notre carte au trésor : il révèle notre sentier céleste unique, personnel qu’il nous faut emprunter pour atteindre notre but, c’est-à-dire nous réaliser. Webinaire organisé par ISAR en avril 2021.  

(3) En Orient, le nombre 108 est associé à la réalité ultime. Les neuf astres de l’astrologie Indienne (le premier septénaire et les noeuds lunaires) – parcourent les 12 signes :  9 x 12 = 108. les 27 maisons lunaires sont divisées en 4 « padas »  : 4 x 27 = 108). Sudharsana, le chakra de Vishnou qui symbolise l’écliptique et crée les noeuds lunaires possède 108 dents.  




   

CENTILOQUE

CLIQUEZ SUR LE LIEN pour une version entièrement retravaillée du CENTILOQUE, un ouvrage publié en 1993 aux Editions Dervy


Extrait :


1- N°5 : caractère et destinée.


« L’astrologie dévoile les relations intimes qu’entretient le caractère avec la destinée. La destinée d’un individu est l’expression de son caractère ».


Le mot caractère nous vient du grec « kharaktêr », qui signifie un signe gravé. Il signifie également ce qui est propre à une chose, son expression personnelle, son originalité. Par extension, le caractère définit l’ensemble des traits psychiques propres à un individu.


Le caractère se rapporte à la fois à l’expression originale d’un individu et à son thème astral, le signe gravé dans les cieux, qui nous représente et nous définit.


Le caractère est au départ cette infime portion de nos êtres, qui échappe au grand nivellement imposé par l’hérédité et par l’environnement de naissance (racial, familial, social et culturel). Il est ce qui nous rend unique. Au travers de ce petit germe de liberté, la nature développe en nous, patiemment, l'espritla sagesse, le pouvoir et l’amour.


Le terme de destinée est aussi riche en enseignements : il est à la racine du mot destination qui signifie le rôle, l’usage.


Le concept de destinée implique une fonction à remplir. Le caractère actualise la destinée, c’est-à-dire le rôle que nous avons à jouer dans cette existence, un rôle qui n’est pas imposé: on continue à confondre astrologie et fatalisme, on fait d’elle le chantre du c’était écrit, comme si sa fonction se bornait à décrire une destinée transformée en fatum, en une fatalité inéluctable à laquelle nul ne pourrait échapper. C’est tout à fait le contraire, puisque l’astrologie n’a de sens que si elle nous permet d’agir sur la destinée.