samedi, juin 19, 2021

Astrologie : définition et implications




















L'objet de cette vidéo - plutôt un podcast illustré - est de définir l'astrologie à partir de ses fondations théoriques et de son fonctionnement pratique, dans le but d'en comprendre ses implications . 

 


Texte intégral de la vidéo

Qu'est-ce que l'astrologie ? 

Si l’on y réfléchit un peu, même si l’on croit en avoir une assez bonne idée, il n’est pas si évident de proposer une définition précise qui mette ses fondations à nu. Dans les dictionnaires ou les encyclopédies il est question de pseudo-science, d’outil divinatoire, d’influences célestes ou encore de déterminisme, de superstition et de croyances archaïques, c’est-à-dire de préjugés plutôt défavorables. Heureusement des explications plus abouties parlent de correspondances supposées entre les configurations célestes et les affaires humaines - ou d’un langage mettant en scène des liens symboliques et synchrones entre l’image du ciel et l’inconscient. Selon leurs visions personnelles des astrologues parlent de forces « ésotériques » à l’œuvre, d’état pré-structuré du psychisme, d’une conception du monde ou d’une vision sur le Réel

Je vous propose de mon côté une définition qui s’attache à ses fondations théoriques autant qu’à son fonctionnement pratique, non pas pour le plaisir mais afin que ses implications philosophiques et même spirituelles, un mot que je manie avec beaucoup de précautions, s’imposent d’elles-mêmes. 

Mais commençons par le commencement :


Ces jours-ci le Soleil traverse le signe des Gémeaux: cette information, le fait que Soleil soit en Gémeaux, n’est pas à proprement parler de l’astrologie. L’on pourrait même avancer que c’est plutôt de l’astronomie. Pourquoi ? Parce qu’on ne fait jamais que positionner le Soleil observé de la Terre en utilisant une zone particulière de la sphère céleste qui s’appelle le Zodiaque. 

En quelques mots, le Zodiaque, qui fait le tour du ciel, est le sentier qu’empruntent les astres lorsqu’ils sont observés de la Terre : c’est une bande de 17° de largeur, dont le milieu est la route apparente du Soleil et dont les planètes et la Lune ne sortent jamais. Il est divisé en 12 parts égales de trente degrés chacune, qui sont les signes zodiacaux.

Ainsi, dire que le Soleil est dans le signe des Gémeaux, c’est le situer dans le ciel en utilisant un système de coordonnées. En d’autres termes, c’est énoncer sa longitude. Il s’agit donc bien d’astronomie, une science à laquelle il appartient de positionner et d’observer les corps célestes.  Pour préciser la position du Soleil, il faudrait ajouter une seconde coordonnée, en relation cette fois-ci avec sa hauteur. Évidemment je simplifie au maximum - mais l’essentiel est de comprendre que nous parlons de géométrie céleste et que pour le moment, il n’est pas du tout question d’astrologie, même si je mentionne un signe zodiacal.  

L’astrologie commence - au moment où l’on introduit la notion de sens : dire par exemple que le Soleil en Gémeaux évoque une double nature, la curiosité, l’astuce, les échanges, le dilettantisme ou encore de multiples talents, c’est faire de l’astrologie, c’est-à-dire accorder un sens, une signification à la géométrie céleste. Et c’est aussi simple que cela : tout l’édifice astrologique repose sur cette association du sens à la géométrie des astres observés de la terre. Dès que j’offre un sens aux cordonnées célestes, je fais de l’astrologie. 

A nouveau, la simplification est extrême : l’astrologie est très complexe, elle prend en compte les planètes, les luminaires et parfois les étoiles elles-mêmes, dans leurs situations célestes, mais aussi dans leurs natures intrinsèques. Nombre de points fictifs, tels que les nœuds lunaires, l’Ascendant ou le Milieu du ciel pour ne citer qu’eux, sont très signifiants. Et puis elle n’est pas uniquement descriptive :  bien au contraire puisqu’elle tente de comprendre, d’accompagner et d’éclairer des êtres et des destinées qui ne sont jamais statiques. Et l’expérience montre qu’elle concerne aussi les évènements. 

Mais, pour s’arrêter sur une définition à la fois simple et élaborée, l’on dira que l’astrologie considère que la nature, la situation, les déplacements et les interactions des astres entre eux, sont liés par le sens à nos identités, à nos consciences et à nos destinées.

Sans doute postulée dès la préhistoire par quelques-uns de nos ancêtres anonymes et forcément géniaux, cette équivalence entre la géométrie et le sens constitue une incroyable révolution mentale que l’on ne remarque plus tant nous y sommes habitués :  il n’était pourtant pas évident d’associer ainsi ces deux principes totalement étrangers l’un à l’autre, à savoir la géométrie, dont l’objet est l’étude des figures spatiales - et le sens, celui-ci se rapportant à nos consciences et à nos destinées. L’astrologie s’est construite et continue d’exister à partir de cette équivalence qu’elle a pleinement développé, puisqu’elle considère que les divisions du cercle dessinent des angles chargés de significations.

Parvenu à ce point, un fait essentiel doit être souligné : accorder un sens à la géométrie du ciel ne doit en aucun cas découler d’une croyance, d’une superstition ou d’une tradition : tout pratiquant sérieux de l’astrologie doit se plier personnellement à un grand nombre d’observations, d’expériences et de vérifications.

La pratique de l’interprétation, un art subtil et compliqué, permet de démontrer son bien-fondé. Tout le monde n’est pas fait pour l’étudier bien entendu, mais rien n’empêche d’expérimenter soi-même, ne serait-ce qu’avec son propre thème. L’on s’aperçoit alors rapidement que les principes astrologiques fonctionnent, quitte à en être la première ou le premier étonné. Celles et ceux qui poussent un peu plus loin réalisent très vite que leur propre carte du ciel, celles de leurs amis ou des membres de leur famille, correspondent avec une grande précision à celui ou à celle qu’elles représentent. 

Il est ainsi relativement simple de vérifier par soi-même, c’est-à-dire sans accepter pour argent comptant ce que racontent les livres ou les astrologues, que Mars renvoie effectivement à l’énergie, au sens de l’action, à la bravoure ou encore au conflit et à la violence. Que Vénus s’associe à l’art, à la sensualité, au plaisir, à l’amour, au charme et à la séduction, ainsi qu’à la vanité des apparences. L’on remarque que la validation de ces principes fondamentaux, encourage souvent à poursuivre les explorations et nombre d’astrologues ont commencé ainsi. D’autant que de même que les mathématiques ou la physique, l’astrologie se révèle de plus en plus complexe et passionnante dès lors que l’interprétation utilise l’ensemble des astres et tous les outils mis en place au fil du temps, comme les maisons, les aspects ou encore le balisage du Zodiaque dont la structure géométrique, que nous étudierons une autre fois est particulièrement étonnante.

 

Qu’en est-il maintenant des implications ? S’il ne s’agit pas d’une croyance, ni d’une superstition ou d’une illusion, accorder du crédit à l’astrologie entraîne des conséquences majeures. La plus importante se rapportant à mon avis à la question du sens de la vie.  

Il est en effet bien surprenant de réaliser que d’une façon énigmatique et certainement déconcertante, mon être, mon identité, mon caractère ainsi que ma destinée, sont associés à la situation des astres au moment de ma naissance ! Qu’il en est de même pour mes contemporains - et qu’il en fut de même pour mes ancêtres depuis que le monde est monde. Accepter l’astrologie, ce qui encore une fois doit passer par l’expérimentation, revient à accepter que la notion de sens, appliquée à ma personnalité et à ma vie soit visible, observable et d’une certaine façon mesurable dans le ciel.

L’astrologie se place ainsi en médiatrice entre le monde de la matière et celui de la conscience : elle part de la nature et de la géométrie des astres pour aboutir à la réalité du vécu, tant intérieurement que tangiblement. 

En conséquence, si elle s’avère véridique, il est fort possible, voire probable, que la vie ne soit pas un accident. L’on ouvre alors la boîte de Pandore car on ne peut plus écarter d’un revers de main l’idée que la vie poursuive peut-être un dessein : qu’au-delà de la survie et de la reproduction, ou éventuellement de la réussite sociale, nos existences et nos destinées puissent avoir un sens. 

Maintenant, cette spéculation doit s’arrêter ici : l’astrologie ne prouve pas l’existence des dieux, ni d’un démiurge créateur ou d’un Dieu unique omnipotent. Elle ne prouve pas la vie après la mort, ou l’existence d’une âme immortelle. Elle n’impose pas non plus une vision déterministe de la vie, qui signifierait que tout est écrit à l’avance. 

Retenons pour le moment qu’elle se contente et c’est tout ce que nous savons, de suggérer fortement que la vie a sans doute une signification et ainsi peut-être un dessein, même si celui-ci nous est caché. 

Pour terminer en introduisant ce que je me propose de faire lors de prochaines vidéos, j’aimerais revenir sur les trois miracles de l’existence que sont l’univers, la vie et la conscience et dont j’ai parlé en d’autres occasions. 

Au sein d’un univers presque impossible à appréhender, la vie, un phénomène miraculeux en soi, se manifeste de façon hautement sophistiquée par le biais de la conscience, avec laquelle nous nous voyons exister, penser, aimer ou souffrir : c’est elle qui nous intéresse particulièrement : en effet, nous étudierons les liens étonnants qui associent l’astrologie et le psychisme, dont l’expression la plus complexe est la conscience. Nous verrons comment l’architecture du système solaire offre des formes et des orientations à notre psychisme et les conséquences que cela implique dans le cadre de nos existences quotidiennes, du déroulement de nos destinées et de la quête du sens. 

CENTILOQUE

CLIQUEZ SUR LE LIEN pour une version entièrement retravaillée du CENTILOQUE, un ouvrage publié en 1993 aux Editions Dervy


Extrait :


1- N°5 : caractère et destinée.


« L’astrologie dévoile les relations intimes qu’entretient le caractère avec la destinée. La destinée d’un individu est l’expression de son caractère ».


Le mot caractère nous vient du grec « kharaktêr », qui signifie un signe gravé. Il signifie également ce qui est propre à une chose, son expression personnelle, son originalité. Par extension, le caractère définit l’ensemble des traits psychiques propres à un individu.


Le caractère se rapporte à la fois à l’expression originale d’un individu et à son thème astral, le signe gravé dans les cieux, qui nous représente et nous définit.


Le caractère est au départ cette infime portion de nos êtres, qui échappe au grand nivellement imposé par l’hérédité et par l’environnement de naissance (racial, familial, social et culturel). Il est ce qui nous rend unique. Au travers de ce petit germe de liberté, la nature développe en nous, patiemment, l'espritla sagesse, le pouvoir et l’amour.


Le terme de destinée est aussi riche en enseignements : il est à la racine du mot destination qui signifie le rôle, l’usage.


Le concept de destinée implique une fonction à remplir. Le caractère actualise la destinée, c’est-à-dire le rôle que nous avons à jouer dans cette existence, un rôle qui n’est pas imposé: on continue à confondre astrologie et fatalisme, on fait d’elle le chantre du c’était écrit, comme si sa fonction se bornait à décrire une destinée transformée en fatum, en une fatalité inéluctable à laquelle nul ne pourrait échapper. C’est tout à fait le contraire, puisque l’astrologie n’a de sens que si elle nous permet d’agir sur la destinée.