Je vous propose de mon côté une définition qui s’attache à ses fondations théoriques autant qu’à son fonctionnement pratique, non pas pour le plaisir mais afin que ses implications philosophiques et même spirituelles, un mot que je manie avec beaucoup de précautions, s’imposent d’elles-mêmes.
Mais commençons par le commencement :
En quelques mots, le Zodiaque, qui fait le tour du ciel, est le sentier qu’empruntent les astres lorsqu’ils sont observés de la Terre : c’est une bande de 17° de largeur, dont le milieu est la route apparente du Soleil et dont les planètes et la Lune ne sortent jamais. Il est divisé en 12 parts égales de trente degrés chacune, qui sont les signes zodiacaux.
Ainsi, dire que le Soleil est dans le signe des Gémeaux, c’est le situer dans le ciel en utilisant un système de coordonnées. En d’autres termes, c’est énoncer sa longitude. Il s’agit donc bien d’astronomie, une science à laquelle il appartient de positionner et d’observer les corps célestes. Pour préciser la position du Soleil, il faudrait ajouter une seconde coordonnée, en relation cette fois-ci avec sa hauteur. Évidemment je simplifie au maximum - mais l’essentiel est de comprendre que nous parlons de géométrie céleste et que pour le moment, il n’est pas du tout question d’astrologie, même si je mentionne un signe zodiacal.
A nouveau, la simplification est extrême : l’astrologie est très complexe, elle prend en compte les planètes, les luminaires et parfois les étoiles elles-mêmes, dans leurs situations célestes, mais aussi dans leurs natures intrinsèques. Nombre de points fictifs, tels que les nœuds lunaires, l’Ascendant ou le Milieu du ciel pour ne citer qu’eux, sont très signifiants. Et puis elle n’est pas uniquement descriptive : bien au contraire puisqu’elle tente de comprendre, d’accompagner et d’éclairer des êtres et des destinées qui ne sont jamais statiques. Et l’expérience montre qu’elle concerne aussi les évènements.
Mais, pour s’arrêter sur une définition à la fois simple et élaborée, l’on dira que l’astrologie considère que la nature, la situation, les déplacements et les interactions des astres entre eux, sont liés par le sens à nos identités, à nos consciences et à nos destinées.
Parvenu à ce point, un fait essentiel doit être souligné : accorder un sens à la géométrie du ciel ne doit en aucun cas découler d’une croyance, d’une superstition ou d’une tradition : tout pratiquant sérieux de l’astrologie doit se plier personnellement à un grand nombre d’observations, d’expériences et de vérifications.
La pratique de l’interprétation, un art subtil et compliqué, permet de démontrer son bien-fondé. Tout le monde n’est pas fait pour l’étudier bien entendu, mais rien n’empêche d’expérimenter soi-même, ne serait-ce qu’avec son propre thème. L’on s’aperçoit alors rapidement que les principes astrologiques fonctionnent, quitte à en être la première ou le premier étonné. Celles et ceux qui poussent un peu plus loin réalisent très vite que leur propre carte du ciel, celles de leurs amis ou des membres de leur famille, correspondent avec une grande précision à celui ou à celle qu’elles représentent.
Il est ainsi relativement simple de vérifier par soi-même, c’est-à-dire sans accepter pour argent comptant ce que racontent les livres ou les astrologues, que Mars renvoie effectivement à l’énergie, au sens de l’action, à la bravoure ou encore au conflit et à la violence. Que Vénus s’associe à l’art, à la sensualité, au plaisir, à l’amour, au charme et à la séduction, ainsi qu’à la vanité des apparences. L’on remarque que la validation de ces principes fondamentaux, encourage souvent à poursuivre les explorations et nombre d’astrologues ont commencé ainsi. D’autant que de même que les mathématiques ou la physique, l’astrologie se révèle de plus en plus complexe et passionnante dès lors que l’interprétation utilise l’ensemble des astres et tous les outils mis en place au fil du temps, comme les maisons, les aspects ou encore le balisage du Zodiaque dont la structure géométrique, que nous étudierons une autre fois est particulièrement étonnante.
Il est en effet bien surprenant de réaliser que d’une façon énigmatique et certainement déconcertante, mon être, mon identité, mon caractère ainsi que ma destinée, sont associés à la situation des astres au moment de ma naissance ! Qu’il en est de même pour mes contemporains - et qu’il en fut de même pour mes ancêtres depuis que le monde est monde. Accepter l’astrologie, ce qui encore une fois doit passer par l’expérimentation, revient à accepter que la notion de sens, appliquée à ma personnalité et à ma vie soit visible, observable et d’une certaine façon mesurable dans le ciel.
L’astrologie se place ainsi en médiatrice entre le monde de la matière et celui de la conscience : elle part de la nature et de la géométrie des astres pour aboutir à la réalité du vécu, tant intérieurement que tangiblement.
Maintenant, cette spéculation doit s’arrêter ici : l’astrologie ne prouve pas l’existence des dieux, ni d’un démiurge créateur ou d’un Dieu unique omnipotent. Elle ne prouve pas la vie après la mort, ou l’existence d’une âme immortelle. Elle n’impose pas non plus une vision déterministe de la vie, qui signifierait que tout est écrit à l’avance.
Pour terminer en introduisant ce que je me propose de faire lors de prochaines vidéos, j’aimerais revenir sur les trois miracles de l’existence que sont l’univers, la vie et la conscience et dont j’ai parlé en d’autres occasions.
Au sein d’un univers presque impossible à appréhender, la vie, un phénomène miraculeux en soi, se manifeste de façon hautement sophistiquée par le biais de la conscience, avec laquelle nous nous voyons exister, penser, aimer ou souffrir : c’est elle qui nous intéresse particulièrement : en effet, nous étudierons les liens étonnants qui associent l’astrologie et le psychisme, dont l’expression la plus complexe est la conscience. Nous verrons comment l’architecture du système solaire offre des formes et des orientations à notre psychisme et les conséquences que cela implique dans le cadre de nos existences quotidiennes, du déroulement de nos destinées et de la quête du sens.