Les pleines Lunes figurent en cela de sublimes occasions, car le petit luminaire éclaire alors la scène des signes zodiacaux et des configurations planétaires de façon singulière et il est possible, avec un rien de vigilance, d’en discerner au fond de soi, là où l’on est un peu plus silencieux, les significations profondes.
Cette dernière Lune en Vierge (pas tout à fait terminée) ne fait pas exception et si l'on a la chance de pouvoir s'isoler un moment (mieux encore de s'imprégner un peu de sa lumière lactée) afin de ressentir les subtilités de l'atmosphère psychique sans que la pensée n'intervienne trop bruyamment, en d'autres termes méditer, on perçoit la présence de Neptune dans les Poissons de façon quasiment palpable.
C’est particulièrement intéressant car la Lune en Vierge, signe mercurien de l'ordre, de la précision et du discernement s'oppose et complète ce Neptune brumeux, indistinct et empathique.
Ainsi en s’adonnant aux nécessités de la vie quotidienne, à des activités pratiques et pourquoi pas triviales, ou encore en s'occupant de son corps tout simplement (la Vierge est liée à l'hygiène et à la santé) l'on peut laisser l'esprit s'imbiber naturellement des inspirations neptuniennes : l'espace intérieur déploie soudain de vastes dimensions dans lesquelles on sent pouvoir se perdre à jamais.
Mais un ciel est toujours tout à la fois. Si la Lune et le Soleil illuminent Neptune, Vénus toute proche (à peine entrée maintenant dans le signe de son exaltation) dilate la poitrine. Jupiter au carré de tous ces astres amplifie les sensations et permet (les artistes le ressentent sans doute) de les exprimer de multiples façons. Saturne harmonieux à partir du Scorpion insuffle sa réflexion profonde et même Pluton favorable débarrasse un moment nos esprits de leurs habituelles obsessions. Uranus à son carré (mais favorisé par Jupiter) en profite pour matérialiser quelques intuitions dont il a le secret, capables de se répercuter en nouvelles inspirations neptuniennes d’autant que Mercure, maître de cette pleine Lune transite également dans les Poissons et que son parallèle à Uranus, fouette véritablement l’intelligence.
Il n'y a guère que Mars pour ne pas se joindre à la fête. Il nous démontre ainsi qu'il y a toujours différentes façons de lire et de ressentir le ciel. Reprenons :
Conjoint à Mercure Mars menace de violence cérébrale et verbale, d’impulsivité, d'énervement et de colère. Or la Lune (surtout pleine !) opposée à Neptune, s'associe beaucoup à l'alcool. Neptune recherche toujours l'oubli de soi et l'on trouve celui-ci où l'on peut, dans la foule, les sensations, la prière, la toxicomanie ou la boisson…. Comme il est au carré de Jupiter et conjoint à Vénus, l'apitoiement sur soi, la peur de ne pas être aimé et bien entendu les excès en tous genres sont favorisés.
L'alcool menant souvent à la violence, Neptune devenu négatif n’a plus qu'à s'appuyer sur Mars et Mercure pour démarrer nombre de conflits….
Ajoutons que la Lune au parallèle de Mars excite le désir et l'agressivité et favorise d’ailleurs la violence envers les femmes. Saturne au parallèle de Vénus quand à lui implique d’amères frustrations sentimentales si l’on n’est pas capable, en certaines situations, de renoncer. Vénus conjoint à Neptune devient alors source de tristesse, de souffrance et de chagrin.
On réalise ainsi qu’il est plus que facile de passer à coté de ce ciel magnifique et de n'en éprouver que les plus mauvais aspects.
Ici bien sûr se situe le libre arbitre dont on parle tout le temps, car il sépare l'astrologie superstitieuse et déterministe de l'astrologie savante, orientée vers la connaissance de soi. Confronté aux cartes que les cieux nous offrent à la naissance mais aussi à chaque instant de nos vies, c'est à nous d’apprendre à jouer correctement et subtilement nos mains. La façon de jouer est en définitive plus importante que les cartes que le destin (ou peut-être le karma) nous a distribuées.