Entre février 2020 et février 2021 l’on a clairement mesuré le rôle de Mars qui a présidé, comme le veut sa fonction, aux montées en puissance d’inflammations psycho-émotives, politiques, sociales et bien entendu sanitaires. Ses rencontres tendues, c'est-à-dire conjonctions ou carrés à Saturne, Jupiter, Pluton et Uranus nous ont sérieusement bousculé(e)s à chaque fois, aggravant des situations déjà bien compliquées (1).
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21 juin 2021 Paris 05h32 - Début de l'opposition Mars-Saturne |
Mars et Saturne
Mars s'associe aux inflammations, aux fièvres, aux échauffements des corps et des esprits et à toutes les sortes d’accidents : attention sur les routes, d’autant que son opposition à Saturne durcit et frustre les esprits, puisque les désirs (Mars) se heurtent aux obstacles (Saturne). Il faut attendre alors que l’on est pressé de se rendre à un RV, de rentrer chez soi, de partir en vacances ou de jouir de la vie tout simplement.
Et comme après les restrictions l’on rêve de fêtes et de vacances, on écarte d'un revers de main les risques de maladie car Mars nous rend facilement adepte du « même pas peur ». Donc tant pis pour le Delta qui semble bien vouloir gâcher la fête justement. Ce n'est sans doute pas totalement une mauvaise chose, la psychologie jouant son rôle dans la santé, mais il semble également évident que la remontée des contaminations en divers points du globe soit liée à ce Mars en aspect tendu.
Mars et Uranus
Le carré de Mars à Uranus est intrinsèquement dangereux, car l’on est mentalement, nerveusement et physiquement explosif. La nécessité de la liberté, de l’aventure, de l’audace se fait sentir et l’on est enclin à trancher les noeuds plutôt qu’à les dénouer patiemment. Mars dans le signe ludique et créatif du Lion, au carré d'Uranus en Taureau, un signe plutôt jouissif, nourrit la volonté de vivre sans entrave et sans autorités.
Mais Saturne en Verseau, chercheur avisé malgré tout lié aux circonstances adverses par le biais de sa relation à Mars, ne l’entend pas de cette oreille. Habillé en variant Indien, le Covid-19 ne se décide donc pas à nous lâcher. Ainsi Uranus (le révolutionnaire), Saturne (le penseur) et Mars (le combattant) s'alignent sur le champ de bataille, avec Neptune (médias divers, propagande, réseaux sociaux, souffrance) et Pluton (puissances financières, intérêt personnel, morbidité) en toile de fond et les polémiques font rage : pro et antivax s’affrontent à coups de certitudes assénées de part et d’autres quand en vérité personne ne sait vraiment où l’on en est. Heureusement que Jupiter en Poissons limite les dégâts (2)
Le Delta
Dans ce cadre tendu et incertain, il est difficile de dire où le Delta nous mène. Depuis près d'un an et demi que dure la crise sanitaire, l'astrologie nous a montré que Mars est toujours intervenu brutalement et au mauvais moment, en nourrissant les flambées de contaminations successives forçant les re-confinements. Ce transit de Mars n'est clairement pas une bonne nouvelle et ces derniers jours des pays qui semblaient sortis du marasme (Israël, Australie, Nouvelle Zélande entre autres), ont reconduit ou renforcé des restrictions qui avaient disparues.
La situation astrologique semble cependant beaucoup moins grave que celle de l'an dernier, cet hiver y compris. Les configurations astrales ne montrent pas les mêmes tensions, mise à part le long carré Saturne-Uranus dont il faut nous accommoder (3). Enfin, en phase de déplacement rapide, Mars ne s'installe pas, ce qui nous permet d'espérer qu'il ne s'agit que d'une montée de fièvre qui descendra dès la mi-juillet.
Vénus nécessite que l’on parle un peu d’elle, puisqu’elle rejoint Mars du 3 au 25 juillet, s’opposant alors à Saturne (jusqu’au 12 juillet) et dessinant un carré à Uranus (jusqu’au 15 juillet).
Vénus participe ainsi, à partir du 3 juillet à l’inflammation de Mars : les sentiments, la sensualité, le désir d’aimer et d’être aimé(e) s’en retrouvent tourmentés, avec un cortège de passions (Vénus-Mars), de possibles coups de foudre et de bouleversements affectifs (Vénus-Uranus) et de déceptions ou de séparations (Vénus-Saturne). Pas facile d’être sage, ni même prudent, les sentiments ne se commandent pas et les attractions moins encore : les gestes barrière vont en prendre un coup.
Ça n’empêche, on est prévenu(e)s, ce n’est pas forcément le moment de croire à la rencontre de l’âme soeur et la souffrance guette. Mais tout dépend de soi, de son thème et de son intelligence : la liberté dans l’amour et la créativité (Vénus-Uranus) sont présentes, ainsi que la tempérance et la profondeur des sentiments (Vénus-Saturne), ce qui évite la précipitation sans empêcher la passion (Vénus-Mars) ….
Le bon coté des choses
Ce qui compte c’est bien l’intelligence avant tout, c’est-à-dire le regard pénétrant capable de voir la vie, les rencontres, les évènements, la crise sanitaire et le Delta de façon libre et neuve, sans être victime de la peur, de conditionnements, de croyances et des propagandes - quelles que soient leurs sources.
Travaillant avec Uranus (la révolution), Mars (l’action) est capable de changer le monde, pourvu que Saturne tempère et délimite cette association explosive. Et ça tombe bien puisque Saturne est présent. L’on peut ainsi, si l’on s’en donne la peine, agir avec intelligence, ce qui signifie également immédiatement : la perception directe de la vérité (Uranus) se traduit par l’action (Mars). Pour celles et ceux qui comprennent réellement - pas uniquement cérébralement - compréhension et action constituent un seul mouvement capable de changer la conscience. Vénus apporte alors la composante émotionnelle requise, car l’intelligence ne peut s’en passer : le cérébral est insuffisant pour comprendre le monde et résoudre les problèmes terrifiants que nous rencontrons actuellement.
Ce que j’écrivais en juillet dernier (4) est toujours d’actualité : la sagesse propre à Mars est l’action juste, c'est-à-dire une action qui ne soit pas une réaction à la peur (ou à la colère, l’avidité, la frustration …), mais qui naisse directement de l’intelligence.
La fonction majeure de l’astrologie est de nous aider à comprendre les coulisses de l'existence : elle nous apprend à agir (Mars), en comprenant les mécanismes qui président à nos pensées et à nos actions. Il ne s’agit pas de faire le gros dos en attendant que les aspects tendus s'achèvent, mais de comprendre à l'instant présent nos réactions face à la frustration (Mars-Saturne), à l’inflammation de nos volontés (Mars-Uranus) et à nos affectifs tourmentés (Vénus-Mars-Saturne-Uranus). Il s’agit d'une certaine façon de comprendre que le Covid, résultat de nos modes de vie aberrants, se nourrit avant tout de notre incapacité à changer.
Un dernier mot sur le service, puisque l'on sait que Mars et tout particulièrement dans ses confrontations à Saturne se résout ainsi, lorsque le guerrier se transforme en serviteur. L’on doit réaliser - en se tournant vers Neptune - que le service consiste sans doute en premier lieu à transformer sa conscience personnelle afin de transformer la conscience collective. Il me semble que Krishnamurti avait tout compris lorsqu’il avait déclaré (Mumbai 1982): « La crise n'est pas politique, la crise n'est pas économique, ni elle n’est spirituelle, soi-disant religieuse : la crise est dans notre conscience »
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(1) Articles traitant de Mars en 2020 : Les astres au temps du Corona virus - Astrométéo de l’été : la fenêtre post-confinement - Les promesses tenues de Mars
(2) 75 jours de Jupiter en Poissons
(3) A propos du carré Saturne- Uranus, lire: Saturne en Verseau, mode d’emploi
(4) Mars et ses carrés : inflammation, révolte et action juste