samedi, avril 05, 2008

A propos du Tibet, de la Chine et des JO

Inspirés par un ensemble de pratiques chamanistes et magiques, Bön entre autres, sans doute aussi anciennes que leur histoire, par des contacts ininterrompus avec les Hindous, peut-être même également avec les sectateurs de Mani, le Bouddha de lumière Perse, puis enfin convertis au Bouddhisme Indien, les Tibétains surent se créer une voie spirituelle originale, qui séduit tant les occidentaux depuis quelques décennies, grâce il est vrai à des précurseurs glorieux tels qu’Alexandra David Néel, ou encore le Dr Evans-Wentz, à qui l’on doit entre autres l’excellente traduction du Livre des morts Tibétains.

Grâce à une constante orientation spirituelle, les Tibétains qui culturellement et dès le IX siècle évoluèrent dans la sphère indienne et non chinoise comme on voudrait faussement nous le faire croire (il est vrai que ce pays fait tampon entre les deux géants asiatiques), influencèrent durablement les Chinois, les Mongols, les Ladakhis, les Khmers et d’autres peuples, surtout quand le bouddhisme déserta entièrement l’Inde.

Le bouddhisme tibétain, qui est l’expression du génie spirituel d’un peuple soumis à une géographie de l’extrême, resta la religion officielle des empereurs Mandchous jusqu'à leur chute en 1911. Longtemps sous protectorat Chinois, le Tibet joua le rôle de conscience (d’inspiration) spirituelle de l’Empire du Milieu. C’était, pourrait-on dire, un bel arrangement. Cependant, avant même de prendre le pouvoir les communistes qui n’adoraient que Marx et Lénine, déclarèrent que le Tibet était une partie intégrante de la Chine et comme ils n’ont jamais entendu parler du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes (ou le feignent en tous cas), un génocide, plus que culturel puisqu’il y a stérilisation forcé des femmes Tibétaines, et sinisation du pays par le poids du nombre, se poursuit sur le toit du monde.

L’astrologie mondiale reste une science expérimentale. Nombre d’astrologues des plus brillants s’y sont collés et s’y collent encore, avec souvent des résultats sinon décevants du moins très incomplets, quand ils ne passent pas complètement à coté de la plaque. On peut cependant, parfois, remarquer sans l’ombre d’un doute comment les mouvements planétaires affectent non seulement les individus, mais aussi les nations. Cela fut visible ces dernières semaines, tout spécialement en ce qui concerne l’actuelle insurrection Tibétaine, ainsi que les prémisses des Jeux Olympiques qui, par les jeux du sport et de la politique (il est bien vain de vouloir séparer les deux) se trouvent entièrement liés.

Le Tibet fait partie de ces pays qui comme l’Inde, appartiennent au Capricorne, un signe parfait pour cette culture de hauts plateaux, sèche, dure, en quête de la maitrise de la peur et de la mort, particulièrement ambitieuse spirituellement. Les yogins Tibétains, mondialement réputés, spécialistes de la chaleur vitale, qui permet de vivre quasiment nu sous des températures polaires, ou encore du Pho-Wa yoga, qui selon ses adeptes permet de transférer sa conscience dans le corps d’un animal ou d’un autre être humain, sont avec les Indiens les plus ambitieux des hommes : ne s’agit-il pas de transformer l’homme en Dieu vivant ?

La Chine quand à elle est Balance (qui est au carré du Capricorne) : le Tao, l’éternel équilibre de la nature, est à la base de toutes leurs philosophies, ou l’était du moins, avant les terribles expériences de Mao et de ses comparses qui laissèrent le pays exsangue et des dizaines de millions de morts sur le carreau. Il est possible que la Chine soit ascendant Verseau (comme la France), ce qui expliquerait les bouleversements de son histoire, tant causés par des édits impériaux que plus tard par les marxistes. On retrouve ici le coté uranien fanatique, qui refuse de prendre en compte les lentes évolutions organiques et qui ne sait se transformer que par des révolutions cassantes, métalliques, violentes.

Dans ce contexte le 26 janvier, Pluton, maitre des pulsions de vie et de mort, ou encore de l’énergie inhérente à la matière, s’installe en Capricorne jusqu’en 2024, excepté une courte rétrogradation en Sagittaire du 14 juin, au 27 novembre.

Le 4 mars, Mars, dieu de la guerre, celui qui éveille la crainte, surnommé visage de larmes ou regard de sabre dans certains textes hindous, après une belle rétrogradation dans les Gémeaux, revient en Cancer et s’oppose à Pluton : 6 jours plus tard, date qui coïncide évidemment avec l’anniversaire de la révolte de 1959, c’est le début de l’agitation au Tibet.

Pendant ce temps là, Jupiter, transite également en Capricorne, jusqu’en janvier 2009 : astrologiquement, il est certain que les Tibétains ont une chance à saisir, puisque Jupiter l’astre qui favorise crée des connexions et apporte l’appui des puissants. Il y avait longtemps que la cause Tibétaine n’avait pas autant soulevé l’indignation générale.

Mais attention, une opposition de Mars à Pluton (qui est maintenant terminée mais sous les auspices de laquelle tout a débuté) ne peut être que violente et autodestructrice. Le Dalaï-Lama a sans doute raison de persévérer dans sa non-violence, même si celle-ci est extrêmement frustrante pour la nouvelle génération qui n’a jamais rien connu d’autre que l’humiliation, les privations de liberté, la destruction de son identité, la violence et l’occupation d’une armée étrangère.

Pluton en Capricorne (j’y fis allusion dans le message saluant son entrée dans ce signe), pourrait donc réveiller les instincts guerriers d’un peuple capable de s’immoler sur l’autel de la liberté, plutôt que de céder. Il faut espérer que Jupiter, fasse assez bouger les choses cette année, pour qu’on n’en arrive pas là. Sans doute faut-il aussi souhaiter longue vie au Dalaï-Lama, car qui sait ce qu’il adviendra dans la lutte qui ne manquera pas de s’engager pour sa succession.

De même que lorsque les moines bouddhistes furent massacrés en Birmanie l’an dernier (par une junte militaire soutenue par la Chine), je repense à ces bonzes Vietnamiens qui s’immolaient par le feu pour protester contre les terribles massacres de cette époque (ironiquement, ce peuple qui au nom du communisme perdit plus de 3 millions d’individus, opposés au 48 000 soldats américains qui y laissèrent la vie, est devenu, comme la Chine d’ailleurs, un fantastique acteur de l’économie de marché). J’étais très jeune, j’habitais à Lille, et je me souviens que dans cette ville, au moins deux collégiens en firent autant ! Ils se postaient aux portes de leurs lycées, se déversaient un bidon d’essence sur la tête et actionnaient leur briquet! On parla peu sur les antennes nationales, de ces jeunes martyrs traumatisés par les images de bombardements au napalm, de peur sans doute qu’il y ait contagion. Je me suis toujours demandé si ces sacrifices par le feu eurent également lieu dans d’autres villes de l’hexagone, ou ailleurs dans le monde.

Revenons aux planètes :
Au début des évènements au Tibet, Mercure approchait de l’opposition à Saturne, ce qui fait penser mal et provoque de mauvais choix par refus ou incapacité de voir les motivations profondes de nos actes, très souvent minés par la peur et par notre unique intérêt personnel. Tout le monde s’accordait alors à dire ou à penser qu’un boycott des JO n’était pas concevable, pas même celui de la cérémonie d’ouverture. Puis, quelques jours plus tard, les discours évoluèrent. Non que le boycott soit plus d’actualité, mais nombre de gens trouvent soudain cette solution envisageable. Aux USA des politiciens tentent d’empêcher Georges de se rendre à la cérémonie d’ouverture. D’autres chefs d’Etat, même Nicolas semble-t-il, pourraient agir en ce sens. Un rien d’estime personnelle les empêcheraient-ils de baisser à nouveau leur culotte devant le plus grand marché du monde et ses promesses de milliards d’euros?

A mon avis ce revirement est plutôt dû à cette magnifique conjonction Uranus/Mercure/Vénus en Poissons, qui a pris fin il y a trois jours à peine, puisque Mercure est en Bélier depuis le 2 avril.
Les Poissons, qui ont « la tête dans les étoiles et les pieds dans les marécages » sont un signe empli de compassion. Les trois astres de l’émotion, Jupiter, Neptune et Vénus y règnent sans partage.
Dans cet espace neptunien (Neptune représente les masses, les classes laborieuses, les faibles, les opprimés) Uranus, astre en quête de liberté, conjoint à Vénus en exaltation (approche subtile de l’amour et de la beauté), émeut le grand public à propos d’une injustice qui dure depuis 60 ans.
Uranus est aussi maitre du Verseau, le signe qui régit les communications modernes et appuyé par Mercure, qui représente l’expression écrite et parlée, la communication se fait soudainement planétaire, malgré des autorités qui ont tout intérêt à cacher ce qui se passe. Ainsi, pendant cette conjonction, l’humanité sentit souffler un grand vent de liberté. De nombreux individus réalisèrent un peu plus la monstruosité d’un monde soumis à la realpolitik, au sein duquel ne comptent que les parts de marché et la sacro-sainte croissance.

Ce fut une très belle conjonction donc, de celle qui inspire, qui fait espérer en l’intelligence, en la beauté, en la compassion avec Mercure qui informe, relie, communique une urgence de révolution véritable (Uranus), portée par les ailes de l’amour et de la compassion (Vénus en Poissons).
Soudain, à travers le monde, les cœurs s’ouvrent, l’intelligence s’émeut : quoi, la Chine qui se rit de la démocratie, qui se hisse aux premières places des économies mondiales en employant des esclaves, pas toujours adultes, qui brise toute résistance dans le sang et les larmes, organise ce qui se voudrait un symbole de paix, de complicité, de fraternité entre les peuples, que sont les Jeux Olympiques ? Elle allume la flamme au moment même où elle réprime cruellement un peuple depuis si longtemps privé d'indépendance et de liberté? Cela recommence-t-il se demande-t-on comme en 1936, quand Hitler fit des JO une vitrine à son régime raciste et sanguinaire ? peut-être même se souvient-on que Mao, encore adulé officiellement, eut trois fois plus de morts sur la conscience que son illustre confrère allemand ?

Tout cela me fait conclure qu’encore une fois, ainsi que le criait Krishnamurti dans un monde malheureusement sourd, la seule façon de changer le monde est de changer la conscience de l’être humain, et que l’unique moyen d’y parvenir est de se changer soi-même ! Voilà sans doute pourquoi le Dalaï-Lama a raison, lui qui vit un terrible exil et une frustration sans nom depuis 50 ans. Mais des millions d’entre nous doivent s’y mettent, ce qui signifie cesser d’être violents, ambitieux, stupidement nationalistes. Ce qui veut dire traquer la peur en nous mêmes, cesser de la laisser diriger nos vies, comme c’est le cas depuis des siècles et des siècles. Voilà la vraie signification d’une telle conjonction, que beaucoup ressentirent semblerait-il : porter la révolution dans le cœur de l’humanité. Non pas une révolution d’ambitieux, de gens qui veulent devenir calife à la place du calife et qui sont prêts, comme les Staline, les Mao, les Pol Pot et autres monstres à détruire tout ce qui fait obstacle entre eux et le pouvoir. La révolution ne peut être qu’intérieure : avec Uranus qui est l’intelligence, Mercure qui est l’intellect, l’expression et la communication, et Vénus qui est l’amour, car il ne peut y avoir de vrai changement sans compassion (on parle ici de ces trois astres parvenus à leur état idéal lorsqu’ils sont nettoyés, purifiés, ce qui est tout le travail que nous avons à faire sous l'égide de Saturne). Toute révolution fondée sur la peur, sur l’égoïsme, sur un sentiment de revanche ou de vengeance, tout mouvement social qui s’appuie sur la violence quelle qu’elle soit, mènera au désastre.

Remarque:
- Il reste à débattre si les JO sont vraiment un symbole de paix et de fraternité…. C’est au pays qui raflera le plus de médailles, ce qui entraine nombre de drames personnels, souvenons-nous des nageuses et des gymnastes d’Europe de l’Est par exemple, et parions que nombre de sportifs actuels (Chinois ?) ne l’ont pas facile depuis leur enfance, afin de permettre à leur pays de briller ! Les nations sont bien les miroirs des individus ! Pauvres sportifs professionnels ! Mens sana in corpore sano ? L’esprit sain dans un corps sain se traduit-il par un mental vicié par l’obsession de la compétition et de la victoire, dont le prix à payer est habituellement un corps torturé par des entrainements inhumains et trop souvent, bourré de drogues synthétiques ?

CENTILOQUE

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Extrait :


1- N°5 : caractère et destinée.


« L’astrologie dévoile les relations intimes qu’entretient le caractère avec la destinée. La destinée d’un individu est l’expression de son caractère ».


Le mot caractère nous vient du grec « kharaktêr », qui signifie un signe gravé. Il signifie également ce qui est propre à une chose, son expression personnelle, son originalité. Par extension, le caractère définit l’ensemble des traits psychiques propres à un individu.


Le caractère se rapporte à la fois à l’expression originale d’un individu et à son thème astral, le signe gravé dans les cieux, qui nous représente et nous définit.


Le caractère est au départ cette infime portion de nos êtres, qui échappe au grand nivellement imposé par l’hérédité et par l’environnement de naissance (racial, familial, social et culturel). Il est ce qui nous rend unique. Au travers de ce petit germe de liberté, la nature développe en nous, patiemment, l'espritla sagesse, le pouvoir et l’amour.


Le terme de destinée est aussi riche en enseignements : il est à la racine du mot destination qui signifie le rôle, l’usage.


Le concept de destinée implique une fonction à remplir. Le caractère actualise la destinée, c’est-à-dire le rôle que nous avons à jouer dans cette existence, un rôle qui n’est pas imposé: on continue à confondre astrologie et fatalisme, on fait d’elle le chantre du c’était écrit, comme si sa fonction se bornait à décrire une destinée transformée en fatum, en une fatalité inéluctable à laquelle nul ne pourrait échapper. C’est tout à fait le contraire, puisque l’astrologie n’a de sens que si elle nous permet d’agir sur la destinée.