dimanche, décembre 22, 2019

Méditations du solstice

Solstice d'hiver le 22 décembre 2019 à 5h19 AM (calculé pour Paris, France)

Dans cette région rocailleuse des Alpes du sud, à l’heure même du solstice d’hiver, alors que la nuit régnait encore, d’effrayantes rafales de vent poussaient en tout sens une pluie glacée. Mais plus tard dans la journée, le ciel fut d’un bleu pur et limpide où pour sa fête, le Soleil trôna de façon éblouissante. 

Je suis monté jusqu’à la chapelle qui se dresse à une demi-heure de marche du village, sur une hauteur qui fait face aux sommets neigeux du massif du Mercantour. Beaucoup de ces chapelles furent bâties sur les lieux de cultes des Celtes et des Ligures qui eux-mêmes avaient construit sur des sites plus anciens encore. Car l’être humain possède le sens de la géographie sacrée.

Le sacré est lié au Soleil. Astrologiquement il représente le coeur, là où siège la divinité. Malgré son étroitesse et son ignorance, sa bêtise et bien souvent sa méchanceté, l’être humain porte en lui cette étincelle divine qui est l’origine et le sens de sa vie. Le Soleil incarne cette mystérieuse graine de sens qui nous fait courir après la vérité depuis la nuit des temps. 

« Aussi vaste que l’univers est cet espace à l’intérieur du coeur. Le ciel et la terre, le feu et l’air, le Soleil et la Lune, les éclairs et les étoiles y sont contenus. Et tout ce qui existe du Soi dans le monde, tout ce qui n’y est pas (tout ce qui fut ou sera), tout cela y est contenu » est-il écrit dans le Chandogya Upanishad. 

Ainsi le solstice est avant tout la fête du héros solaire (1), de toute personne homme, femme, adolescent ou enfant même, habité par la quête de la vérité et de la liberté, capable d'affronter ses craintes et de se glisser sous le voile des illusions. Capable en définitive d'explorer et de réaliser le sens même de la vie qui est la recherche du sanctuaire du coeur. 

Mais vu l’époque difficile que nous traversons, le solstice est aussi une journée de recueillement, alors que l’on s’attriste et que l’on pleure sur la destruction du monde, songeant que seule cette même quête du sens a capacité à nous sauver. 

Il s’agit d’ailleurs d’un solstice particulier, lié à cette éclipse du lendemain de Noël dont il a été question dernièrement ici. Le Soleil rejoint Jupiter, favorisant l’expansion de la conscience, la philosophie, la justice et la compassion. Ketu, le noeud lunaire spirituel, qui nous interroge et nous guide vers la conquête du nectar d’immortalité leur est conjoint. Uranus, l’astre de l’éveil et de l’intelligence les accompagne harmonieusement. 

Et si la géométrie du ciel montre forcément des noirceurs, des reculs, des brutalités et des découragements, le soleil d’aujourd’hui en ce solstice d’hiver pour l’hémisphère nord et d’été pour l’hémisphère sud, nous rapproche de la quête intérieure. Il éveille en nous l’écho de cette finalité qui nous murmure que cet oasis extraordinaire qu’est notre Terre, de même que nos présences ici-bas ne sont pas des accidents. Ce que nous vivons a un sens mais rien n’est écrit à l’avance : il revient aux humains, réceptacles de l’amour et de l’intelligence, de se comprendre et de se réaliser et ainsi de changer le monde. 


(1)  « Nous sommes toutes et tous des héros solaires plus ou moins déchus. La lumière, la liberté, l’intelligence et l’amour sont les objets de notre quête mais nous peinons à les atteindre et nous abandonnons, la plupart du temps à cause des circonstances adverses collectives ou personnelles, des obstacles, de la malchance, de la peur et des multiples pièges de la vie. Trahissant alors nos idéaux, nous cherchons leurs reflets tronqués dans les jouissances matérielles, le succès et la domination, chacun à sa façon et selon ses moyens. Un Soleil épanoui, fidèle à sa nature parcourt sans crainte le sentier céleste dont on a parlé, ce chemin qui traverse le thème et mène à la réalisation de soi ». L'astrologie et la mécanique de la pensée (Le Soleil)







CENTILOQUE

CLIQUEZ SUR LE LIEN pour une version entièrement retravaillée du CENTILOQUE, un ouvrage publié en 1993 aux Editions Dervy


Extrait :


1- N°5 : caractère et destinée.


« L’astrologie dévoile les relations intimes qu’entretient le caractère avec la destinée. La destinée d’un individu est l’expression de son caractère ».


Le mot caractère nous vient du grec « kharaktêr », qui signifie un signe gravé. Il signifie également ce qui est propre à une chose, son expression personnelle, son originalité. Par extension, le caractère définit l’ensemble des traits psychiques propres à un individu.


Le caractère se rapporte à la fois à l’expression originale d’un individu et à son thème astral, le signe gravé dans les cieux, qui nous représente et nous définit.


Le caractère est au départ cette infime portion de nos êtres, qui échappe au grand nivellement imposé par l’hérédité et par l’environnement de naissance (racial, familial, social et culturel). Il est ce qui nous rend unique. Au travers de ce petit germe de liberté, la nature développe en nous, patiemment, l'espritla sagesse, le pouvoir et l’amour.


Le terme de destinée est aussi riche en enseignements : il est à la racine du mot destination qui signifie le rôle, l’usage.


Le concept de destinée implique une fonction à remplir. Le caractère actualise la destinée, c’est-à-dire le rôle que nous avons à jouer dans cette existence, un rôle qui n’est pas imposé: on continue à confondre astrologie et fatalisme, on fait d’elle le chantre du c’était écrit, comme si sa fonction se bornait à décrire une destinée transformée en fatum, en une fatalité inéluctable à laquelle nul ne pourrait échapper. C’est tout à fait le contraire, puisque l’astrologie n’a de sens que si elle nous permet d’agir sur la destinée.