lundi, avril 29, 2019

Considérations astrologiques sur l'état du monde


Les matinales radiophoniques sont déprimantes. Ce matin outre un billet « humoristique » sur les gens qui se tuent accidentellement en faisant un selfie (!),  il a été question de la sixième extinction de masse, d’un million d’espères (végétales et animales) menacées de disparition selon un rapport de l’ONU et cela ces 10 prochaines années (1). Sans compter les 60% de vertébrés volatilisés en 40 ans (2) et une hécatombe similaire chez les insectes ! Si l’on s’arrête un instant pour y réfléchir vraiment, ces catastrophes environnementales sont terrifiantes, mais les cent milliards de neurones de notre cerveau, cette interface extraordinaire entre l’univers et la conscience, se contentent de traiter l’information avec superficialité. On ne peut pas lui en vouloir, bombardé qu’il est de ces nouvelles apocalyptiques à longueur de journée. Pourtant, n’est-ce pas étrange que cet objet, le plus complexe de l’univers paraît-il, censé assurer notre survie entre autres fonctions, soit devenu le rouleau compresseur de l’auto-destruction? Le narcissisme (retour au selfie déjà cité), le despotisme de la peur et de l’intérêt personnel, la passion du pouvoir, la recherche ininterrompue du plaisir, l’ignorance et la bêtise crasse, la confusion entre la sentimentalité et l’amour, sont en train au pire de nous tuer, au mieux de nous préparer un monde proprement « inhumain ». 

Qu’est-ce que cela a à voir avec l’astrologie? Et bien absolument tout ! Car l’astrologie est un outil inégalé pour ce qui est de creuser les mystères de l’âme humaine, de ses fonctionnements et de ses motivations. Pour éclairer les mécanismes de nos consciences et pas uniquement en s’échinant à savoir si Mars est plus agressif dans tel signe que dans un autre, ou si Vénus m’est aujourd’hui favorable, ou si Saturne n’imposera pas un de ces obstacles dont il a le secret, à mes ambitions sans fin ! 

L’astrologie est d’abord un lien tangible, une communication, un contact réel avec les mystères de l’existence et du vivant. Si elle suggère l’idée que la vie n’est ni un hasard, ni un accident, elle n’impose pas de croyances, bien au contraire, car elle encourage l’esprit à s’interroger, à fouiller, à comprendre. Constituée de géométrie et de sens, elle pénètre et illumine la fabrique même du monde dont nous faisons partie. 

C’est bien de sens dont il est question. L’être humain, ce surdoué des animaux, ne se comprend pas. Il vit dans les ténèbres d’un mental étroit qui transforme l’élan métaphysique en guerre de religions, la politique en domination et en fanatisme, l’économie en pillage, le désir en obsession, l’amour en jalousie, la famille en prison et la nature en supermarché. L’astrologie a capacité à contribuer à régler ces dysfonctionnements meurtriers, en (r)éveillant l’intelligence. Car il est devenu évident que c’est uniquement en changeant la conscience que nous changerons le monde. Qu’il n’y a aucune autre alternative. 

Le 25 avril 2019, 14h33 TU à Paris (conjonction exacte Lune/Saturne à 20°30' du Capricorne. Ketu est à 20°44' et Pluton à 23°09') 

Pour illustrer ces propos, revenons sur cette actuelle triple conjonction en Capricorne - lire Ketu, Pluton et Saturne en Capricorne, une bataille décisive - (3) qui constitue à elle seule l’actualité astrale la plus essentielle du moment, qu’il s’agisse des évènements - voir entre autres  la fusillade de Christchurch - (4) ou de l’inquiétante atmosphère psychique mondiale, raciste, intolérante, froidement indifférente aux injustices sociales. Il s’agit effectivement d’une bataille décisive : les actualités démontrent que le temps des alarmes et des escarmouches est terminé. Les chiffres sont signifiants, la guerre est mondiale, l’extinction de masse se passe maintenant. L’astrologie, qui dresse un tableau très précis des ressorts des mécanismes destructeurs liés à nos comportements, nous aide à reconnaître en nous-mêmes comment nos consciences, manifestement perturbées, sont situées au coeur de ce désastre. Mais elle n’est pas que description : elle porte en elle une philosophie, dans le sens d’un mode de vie idéal associé à la sagesse, capable d’apporter des solutions. 

Être astrologue nécessite sans doute de développer une sensibilité notable à la mécanique astrale. Ne demande-t-on pas à un musicien d’avoir de l’oreille, ou à un peintre une intense perception de la palette des couleurs ? Il est ainsi possible, avec de la vigilance et de l’entraînement, de  « sentir » les mouvements planétaires. Prenons comme exemple ce dernier jeudi 25 avril, une journée spéciale puisque la Lune (considérée ici comme un projecteur) transitait le Capricorne et se joignait à la triple conjonction. Ce fut sans doute, pour la plupart des gens, une journée comme les autres, avec son lot d’actualités, d’activités routinières, de conflits, d’énervements et de distractions. Mais pour un  astrologue (ou tout au moins un adepte de l’art céleste), dont la fonction est d’accompagner en lui-même le sens des forces cosmiques à l’oeuvre, la journée exposait clairement certains des fonctionnements souvent occultés de nos esprits. 

Lorsque la Lune, spécialement apte à éclairer l’intérieur des choses, participe à ce type de configurations particulières, la représentation qu’on en a n’est pas uniquement cérébrale : tout l’organisme (corps, coeur et esprit) se met de la partie. Les instincts, les émotions et les strates profondes de la conscience ressentent le ballet cosmique des forces contradictoires où s’affrontent les pulsions, la puissance et l’intensité des désirs (Pluton), les compulsions violentes et les épreuves inévitables (Ketu), le contrôle, le durcissement et les obstacles (Saturne), sur fond d’anxiétés, d'arrière-pensées obscures et colériques  et d’insatisfactions (Rahu en opposition). 

La Lune avait-on l’impression, si proche de Saturne qu’il y eut une occultation (visible d’Australie du sud), tout en recherchant la sécurité à tout prix, inspirait cependant un profond sérieux, une nécessité d’approfondissement de la nature des craintes ressenties au plus profond de soi et qui mènent malheureusement le monde. Elle tentait de répondre aux obsessions plutoniennes de puissance et de jouissances obscures, nées de la crainte de l’anéantissement, afin d’extraire ce qu’il a de meilleur en cet astre, qui est la force régénératrice, qui naît de la mort et de la renaissance. Sa complète proximité à Ketu inspirait alors l’élévation du détachement qui ouvre les portes des profondeurs abyssales et secrètes qui sous-tendent nos pensées, nos sentiments et nos actions, et nous dirigent au mieux vers la quête de la finalité. 

L’on pouvait, au coeur de ce ressenti, privilégier en soi ces meilleures options : la purification saturnienne, la libération des traumatismes que Pluton provoque, l’approche authentique du sens de la vie qu’inspire Ketu à la collectivité et à l’individu. Et comme l’on ne peut séparer une conjonction, aussi importante soit-elle de toute la structure céleste, il s’agissait d’user simultanément de l’ensemble des configurations en mouvement afin de s’explorer et de se transformer, saisissant ce qu’il y a de plus essentiel peut-être à comprendre, que se changer soi-même c’est changer le monde. 

Ainsi, la pratique astrologique ne se limite pas à étudier, bien plus longtemps qu’on ne le croit généralement, l’alphabet et la géométrie des astres. A repérer les configurations dans les éphémérides et à apprendre par coeur leurs significations. Ni même à savoir les interpréter, ce qui nécessite pourtant beaucoup de patience et de persévérance. L’astrologie est une philosophie de l’exploration intérieure et de la quête de la finalité, une action sur le dedans de soi qui passe par une proximité intime et immédiate avec les fondations psychiques de la vie. Elle nous enseigne que non seulement la Terre est vivante, mais que le système solaire l’est tout autant. Et que l’être humain, dépositaire du psychisme le plus « évolué » que l’on connaisse, a pour mission de faire fleurir l’intelligence, ce qui passe en tout premier lieu par le respect et l’amour de toutes les formes de vie. 



(3) The english version on the C*I*A website : A crucial gathering : Ketu, Saturn and Pluto in Capricorn

(4) In english, in the second part of the above article as : UPDATE EVENTS in  Christchurch NZ

CENTILOQUE

CLIQUEZ SUR LE LIEN pour une version entièrement retravaillée du CENTILOQUE, un ouvrage publié en 1993 aux Editions Dervy


Extrait :


1- N°5 : caractère et destinée.


« L’astrologie dévoile les relations intimes qu’entretient le caractère avec la destinée. La destinée d’un individu est l’expression de son caractère ».


Le mot caractère nous vient du grec « kharaktêr », qui signifie un signe gravé. Il signifie également ce qui est propre à une chose, son expression personnelle, son originalité. Par extension, le caractère définit l’ensemble des traits psychiques propres à un individu.


Le caractère se rapporte à la fois à l’expression originale d’un individu et à son thème astral, le signe gravé dans les cieux, qui nous représente et nous définit.


Le caractère est au départ cette infime portion de nos êtres, qui échappe au grand nivellement imposé par l’hérédité et par l’environnement de naissance (racial, familial, social et culturel). Il est ce qui nous rend unique. Au travers de ce petit germe de liberté, la nature développe en nous, patiemment, l'espritla sagesse, le pouvoir et l’amour.


Le terme de destinée est aussi riche en enseignements : il est à la racine du mot destination qui signifie le rôle, l’usage.


Le concept de destinée implique une fonction à remplir. Le caractère actualise la destinée, c’est-à-dire le rôle que nous avons à jouer dans cette existence, un rôle qui n’est pas imposé: on continue à confondre astrologie et fatalisme, on fait d’elle le chantre du c’était écrit, comme si sa fonction se bornait à décrire une destinée transformée en fatum, en une fatalité inéluctable à laquelle nul ne pourrait échapper. C’est tout à fait le contraire, puisque l’astrologie n’a de sens que si elle nous permet d’agir sur la destinée.