Lien pour la vidéo : Astrologie et libre-arbitre : sommes-nous captifs de nos thèmes astraux ?
Texte de la vidéo :
Aujourd’hui nous allons parler du libre arbitre en astrologie, c’est-à-dire se demander si nous sommes prisonniers de nos cartes du ciel et n’y pouvons rien changer, ou si nous disposons d’un véritable espace de liberté ? En d’autres termes, nos destinées sont-elles inscrites dès notre naissance, ou sommes-nous capables de les transformer ?
Les philosophes et les religieux débattent de ce problème depuis toujours et restent très divisés. Plus récemment les scientifiques sont entrés dans le jeu avec tout autant de divergences. Beaucoup soulignent que nous sommes très ignorants des enchainements des causes et des effets qui aboutissent aux circonstances présentes. La conséquence en étant que la plupart du temps les motivations profondes de nos choix, qui peuvent être le désir, la recherche de la sécurité ou un système de croyances, nous échappent. Les penseurs contemporains mettent en avant la puissance de l’inconscient, ou encore la biochimie de nos cerveaux, nos gênes et nos hormones.
Étudiée sérieusement, l’astrologie semble d’abord suggérer que le libre-arbitre est une illusion. Bien sûr on ne se prive pas de répéter la fameuse formule qui veut que « les astres inclinent mais ne déterminent pas », mais en même temps l’on ne cesse de s’étonner que les thèmes astraux que nous étudions, correspondent si précisément à la vie et aux destinées qu’ils décrivent.
Certains faits astrologiques se montrent incroyablement explicites et ne cessent de surprendre les astrologues, même après de longues années de pratique. D’ailleurs plutôt que de se demander si le caractère correspond bien au signe solaire, ou d’établir des statistiques à propos des activités professionnelles, la véracité de l’astrologie se prouve beaucoup plus facilement par l’étude d’évènements marquants émaillant les destinées. Les synastries, c’est-à-dire les comparaisons de thèmes de naissance ou les thèmes de rencontres déterminantes sont particulièrement parlants : l’on remarque alors ce qui ressemble à des programmations inscrites dans les configurations natales et qui se déclenchent fréquemment au moment où les transits des astres les activent.
Ces exemples – et il y en a beaucoup d’autres - interpellent en ce qu’ils donnent l’impression dérangeante que nous sommes programmés et que nos destinées sont tracées à l’avance.
George Floyd et Derek Chauvin, ou Marie et Romain ne choisissent pas de se rencontrer, mais leurs chemins se croisent comme prévu pourrait-on dire. Qui plus est, le type d’interaction est en accord complet avec les points de jonction des thèmes. Dans le premier cas, Mars et Saturne prédominent et la brutalité l’emporte. Dans le second cas c’est Vénus qui prédomine, ce que démontre la suite de leur histoire. Ainsi illustrée, la question se pose de façon plus pressante que jamais : où donc est notre liberté, si tant est qu’elle existe ?
Echapper aux programmations
Demandons-nous s’il est possible d’échapper à ces programmations, c’est-à-dire à ces cadres psychiques préétablis gravés dans nos thèmes de naissance ?
Attentivement examiné, ce problème ne semble pas comporter de solution évidente : la difficulté majeure peut-être étant que le « moi identitaire », c’est-à-dire l’ego auquel nous nous identifions, celui-là même qui revendique son libre arbitre, est lui-même un produit de la programmation. En effet, tout ce qui le constitue, la mémoire, les pensées, le caractère et les émotions, le corps et son hérédité, appartient à la structure décrites par le thème astral. Comment pourrait-il en ce cas être libre de ses choix ?
L’on peut cependant se demander pourquoi cet ego programmé, conséquence de l’accumulation personnelle et collective d’expériences cristallisée sous forme de mémoires et de préoccupations mentales, est si soucieux de liberté ? Pourquoi le libre arbitre est-il depuis toujours l’une de nos préoccupations majeures ? N’est-ce pas, c’est bien sûr une hypothèse, parce que la recherche de la liberté et donc de notre libre arbitre, fait intégralement partie de la programmation ?
Si elle s’avère exacte, cette hypothèse permet d’approcher notre problème différemment, de le contourner en quelque sorte : nous pouvons envisager que malgré tout nos conditionnements et la nature même de notre ego, le libre arbitre soit une réalité que nous pouvons atteindre, c’est-à-dire conquérir.
Le libre arbitre doit être conquis
Il nous est ainsi possible de considérer que si le libre arbitre existe il n’est pas offert, mais doit être conquis et que sa quête réside au cœur de la programmation, qu’elle en constitue possiblement le noyau. Maintenant, si nous poursuivons ce train de pensée, nous aboutissons à l’idée que le thème astral de l’individu représente à la fois sa programmation, c’est-à-dire sa prison, mais également le sentier de la libération.
Adaptée à l’interprétation, cette hypothèse explique comment et pourquoi le thème astral gagne à être lu sur deux niveaux (1) :
- Le premier niveau de lecture, qui est horizontal, comprend l’ensemble des significations du thème, c’est-à-dire la totalité du paysage psycho émotif, avec ses orientations fondamentales, ses conditionnements et ses comportements programmés.
- Le second niveau, qui est vertical, est le sentier inscrit à l’intérieur du thème, qui mène à la libération de la programmation.
Pour se libérer il s’agit donc, au cours de son existence, de trouver puis d’emprunter ce sentier céleste particulier, ce à quoi l’astrologie doit s’employer en priorité. Ce sentier est propre à chacun, ce qui accessoirement invalide les croyances collectives.
L’on comprend donc que le libre-arbitre n’existe que lorsque la conscience se libère du cadre psychique préétabli défini par le thème astral, dans lequel elle est comme insérée à la naissance. La liberté devient donc le but même du grand jeu de la vie et de la mort, dont nombre de règles sont définies par l’astrologie.
Conquérir le libre arbitre
En résumé, quoique nous soyons « programmés » par le thème de naissance, il existe une voie de sortie qui est la quête de la liberté. L’expérience astrologique semble prouver que nous soyons en grande partie captif de notre thème et en même temps le dessein même de la programmation serait de permettre à la conscience de s’en libérer - et de connaître peut-être sa « vraie nature ».
Ainsi, comme nous l’avons vu, le libre arbitre n’est pas offert à la naissance, il doit être conquis, une quête intimement liée au sens de la vie.
Que la conscience puisse se libérer du thème de naissance reste une hypothèse difficile à prouver. Peut-être n’est-ce qu’une illusion provoquée par un désir de sens, puisqu’il nous semble toujours en tant qu’êtres humains, que la vie ne saurait être absurde. Et ceci d’autant plus que tout nous prouve que l’ordre et la logique, que ce soit dans la structure de la matière, dans les mathématiques ou dans la musique règnent partout. Pour cette raison, depuis des dizaines de millénaires sans doute, la quête du sens est ce qui définit au mieux l’être humain.
C’est pour cela que l’astrologie en soi, c’est-à-dire simplement en tant que sens accordé à la géométrie céleste, semble non pas prouver mais valider notre hypothèse : parce que la géométrie du ciel est traduisible en significations, l’astrologie indique que la vie n’est pas un accident, ce dont j’ai parlé dans une vidéo accessible sur ma chaîne intitulée : Astrologie, définitions et implications
Qu’est-elle vraiment nous n’en savons rien et il est possible que nous ne puissions jamais répondre à cette question, en tout cas tant que nous sommes captifs de la carte du ciel. Mais il reste cette incontournable notion de sens de la vie. Et si la vie a un sens, il est fort possible qu’elle ait un dessein et que celui-ci entretienne une relation avec la quête de la liberté. La vie, avec toutes ses orientations, ses programmations et ses accumulations d’expériences plaisantes ou déplaisantes, engendrerait une fleur qui serait la liberté de la conscience. Le dessein de la vie serait la libération de la conscience de la « matrice psychique » dessinée par le thème astral, mais cette matrice, un mot qui vient de mère, est semblable à un cocon : elle met la conscience en état d’éclore.
Adages
Pour terminer cette exploration du libre arbitre en astrologie, je reviens sur l’adage qui veut que « Les astres inclinent mais ne déterminent pas » - en soulignant que s’il est vrai, il n’est pas si évident à appliquer. Cet autre adage qui veut que « Le sage commande aux astres et que le fou soit dominé par eux » nous convient sans doute mieux.
(1) Cette façon d’interpréter est développée en détail dans L’astrologie et la mécanique de la pensée ainsi que dans un article intitulé Le sentier céleste : horizontalité et verticalité accessible sur le site d’Astrodienst. En anglais : The celestial way - Horizontally and vertically