vendredi, novembre 11, 2016

Léonard Cohen, Donald Trump et Neptune


« Dance me to the wedding now, dance me on and on
Dance me very tenderly and dance me very long
We're both of us beneath our love, we're both of us above
Dance me to the end of love
Dance me to the end of love »

Léonard Cohen


Léonard Cohen, le 21 septembre 1934, Montréal à 6h45 am.

Je confesse appartenir aux millions de terriens qui disséminés sur la planète entière ont ré-écouté, émus, certaines des plus belles chansons de Léonard Cohen, Suzanne entre autres, dont j’avais travaillé les arpèges à la guitare et appris par coeur les paroles anglaises mais aussi françaises, grâce à l’excellente version de Graeme Allwright. 

Voilà Neptune dans toute sa splendeur, l’astre qui rassemble, qui nous fait sentir qu’au-delà des différences nous sommes toutes et tous une petite cellule de l’organisme humanité. Léonard Cohen, dont le thème montre une conjonction Vénus/Neptune en XII (amour, fusion, communion mais aussi souffrance) et dont la Lune en Poissons est au parallèle de Neptune (mélancolie, romantisme, porosité psychique) et de Mercure (inspiration, éloquence) a su brillamment cristalliser cet astre dans sa poésie et sa musique. Il nous a fait toucher cette sensation magique, étrange, mystérieuse qu’au-delà de nos pensées bruyantes, de nos intellects calculateurs, de nos peurs et de nos souffrances, jaillit et vibre une source commune faite de lumière et de communion. 

Donald Trump né le 14 juin 1946, Jamaica (NY) USA à 10h54

Mais Neptune, comme tous les astres, comme l’humanité, possède son coté obscur, ne serait-ce que parce qu’il incarne l’empathie et que celle-ci est positive (elle influence) et négative (elle est influencée). Ainsi Neptune s’associe à l’illusion et à l’identification. Et je confesse à nouveau appartenir aux millions de terriens attristés par la victoire de Donald Trump (1). J’y ai vu, au-delà de la victoire de la violence due à un Mars rugissant au lever (la brutalité du comportement), au demi-carré de Mercure (l’agressivité verbale), Neptune bien sûr, mais sous son aspect défavorable, capable de pousser une foule à s’identifier à des idées violentes et séparatrices, filles de l’insécurité et de l’ignorance. Déjà agressé par Mars, le Mercure de Trump est également au carré de Neptune, un aspect qui « peut » (cela dépend du reste du thème) s’associer aux mensonges et aux dissimulations.

Certes Pluton (le pouvoir, la finance) en XII (le secret), au parallèle de déclinaison du Soleil et des noeuds lunaires (le culte du pouvoir et l’obscurcissement de la lumière) tire les ficelles des coulisses, mais sans Neptune associé aux influences collectives, à l’aveuglement des masses, on ne peut imaginer cette majorité de mécontents, souvent matériellement démunis, s’identifier à un homme qui fut milliardaire toute sa vie et qui n’a aucune idée de ce qu’ils vivent réellement.

Ainsi va Neptune, car comme il en fut question à propos de son carré à Saturne (qui s’achève ces jours-ci, juste un peu trop tard), cet astre s’enchâsse au coeur de la psychologie des masses. Il nous fait parfois visiter des paradis sublimes de beautés poignantes et subtiles, mais sait aussi hélas, nous apporter le malheur sous le biais de l’illusion et de l’identification que les dictateurs du monde entier manient avec virtuosité (2). 

La cause en est qu’il nous est difficile de faire la différence entre la sentimentalité (captive du moi égoïste et de l’attachement aux sensations émotives, responsable de l’exaltation aveugle des masses), appartenant à un Neptune négatif, et l’amour vrai qui est libre, ferme, libéré des craintes et des apitoiements, appartenant à un Neptune positif (la quête de la dissolution du moi). 

En ce sens, Neptune, comme le libre-arbitre que défendent les astrologues au contraire de la plupart des philosophes, doit être conquis par l’intelligence. Celle-ci brille au coeur de l’astrologie savante, qui nous permet de soulever le voile des illusions et de jeter un coup d’oeil pénétrant comme un rayon laser dans les motivations profondes et les mobiles secrets que cachent les politiciens vêtus de paillettes.

Un mot pour terminer : au revoir Léonard Cohen, merci pour tout. 

(1) Une analyse poussée de son thème à paraître bientôt. 

(2) Il ne s’agit pas de diaboliser outre mesure Donald Trump et de penser que Léonard Cohen fut un saint. L’astrologie est bien plus subtile et complexe, de même que l’est l’âme humaine. Trump pourrait (même si l’on a malheureusement peu d’espoir) s’avérer un vrai révolutionnaire (Uranus est conjoint au Soleil et opposé à la Lune) à condition de ne pas tomber dans l’autoritarisme et l’extrémisme. Et Cohen (qui montrait un Mars étonnamment difficile (conjoint à Ketu, au parallèle des Noeuds , opposé à Saturne et au demi-carré du Soleil et de l’AS) vécut sans doute, comme chacun d’entre nous, ses parts d’ombre.

CENTILOQUE

CLIQUEZ SUR LE LIEN pour une version entièrement retravaillée du CENTILOQUE, un ouvrage publié en 1993 aux Editions Dervy


Extrait :


1- N°5 : caractère et destinée.


« L’astrologie dévoile les relations intimes qu’entretient le caractère avec la destinée. La destinée d’un individu est l’expression de son caractère ».


Le mot caractère nous vient du grec « kharaktêr », qui signifie un signe gravé. Il signifie également ce qui est propre à une chose, son expression personnelle, son originalité. Par extension, le caractère définit l’ensemble des traits psychiques propres à un individu.


Le caractère se rapporte à la fois à l’expression originale d’un individu et à son thème astral, le signe gravé dans les cieux, qui nous représente et nous définit.


Le caractère est au départ cette infime portion de nos êtres, qui échappe au grand nivellement imposé par l’hérédité et par l’environnement de naissance (racial, familial, social et culturel). Il est ce qui nous rend unique. Au travers de ce petit germe de liberté, la nature développe en nous, patiemment, l'espritla sagesse, le pouvoir et l’amour.


Le terme de destinée est aussi riche en enseignements : il est à la racine du mot destination qui signifie le rôle, l’usage.


Le concept de destinée implique une fonction à remplir. Le caractère actualise la destinée, c’est-à-dire le rôle que nous avons à jouer dans cette existence, un rôle qui n’est pas imposé: on continue à confondre astrologie et fatalisme, on fait d’elle le chantre du c’était écrit, comme si sa fonction se bornait à décrire une destinée transformée en fatum, en une fatalité inéluctable à laquelle nul ne pourrait échapper. C’est tout à fait le contraire, puisque l’astrologie n’a de sens que si elle nous permet d’agir sur la destinée.