Le ciel astral propose parfois des aides, dans le sens où certaines des énergies déployées sont susceptibles d’être favorablement utilisées. Un vœu, une aspiration, un désir, un souhait caressé est alors « un acte d’audace de l’intellect »(1), c’est-à-dire d’une certaine façon un processus magique.
Jupiter le protecteur, la grande fortune, l’inspiration philosophique et spirituelle, le maître des opportunités et de la sérendipité représente ce pouvoir. Or le voilà qui colore beaucoup ce solstice d’été, date célébrée de par le monde depuis des millénaires, à savoir l’entrée du Soleil dans le signe du Cancer parfois nommé la Porte des Hommes, dans le sens ancien de la naissance, c’est-à-dire de l’incarnation. N’est-il pas conjoint au Soleil, peut-être la meilleure de toutes les conjonctions, signifiant humanisme, altruisme, bienveillance, générosité et synchronicités propices? Les circonstances favorables et la notion de chance propres à cet aspect participent d’une attitude mentale optimiste, qui croit en ses capacités, qui partage naturellement, qui fait preuve de confiance et normalement d’honnêteté et de justice, tous ces éléments favorisant la réussite, la joie de vivre et la réalisation de soi.
Nous avons vu dans « L’été du grand trigone » que ce solstice est le point de départ d’une magnifique configuration porteuse d’espoirs, malgré les obscures ténèbres dans lesquelles nous sommes plongés (la situation est si grave que nous en sommes presque anesthésiés : citons rapidement la violence omniprésente, les idéologies néfastes, les règnes absolus de la stupidité et de la cupidité, la misère, la faim, l’esclavage, l’effroyable pollution mondiale ……). En dépit de ces multitudes de faits plus qu’alarmants, cela vaut sans doute la peine de tenter d’user de nos capacités et de concentrer notre attention, notre réflexion, notre intelligence, notre intensité, ne serait-ce que quelques instants, sur le bien-être du monde. Je ne parle pas ici de politique, de discours et de réunions, de comités et de discussions, de théories et d’idéologies jamais mises en place, mais bien de réalisation intérieure, du déploiement de l’intelligence dans le cadre d’une conscience collective à laquelle nous participons tous. Alliés à Saturne et à Neptune, le Soleil et Jupiter nous rappellent aujourd’hui que nous ne sommes pas, si nous le désirons vraiment, uniquement le jouet des circonstances, mais que nous sommes capables (inexplicablement, du moins par la causalité) de provoquer des prises de conscience, des améliorations, des inversions de tendances et des synchronicités favorables. Nous ne détenons pas uniquement le génie technologique, mais nous existons à la croisée de confluences mystérieuses et nos esprits, nos sept milliards d’esprits, possèdent des capacités de matérialisation des intentions. Ainsi, nous devons faire preuve d’audace et croire en nos pouvoirs.
Répétons-le, il ne s’agit ni d’action politique, ni de prier, d’évoquer les dieux, les saints ou les prophètes ou d’accomplir des rituels vides de sens, mais d’aller chercher en nous-mêmes, dans les profondeurs abyssales de nos êtres, l’intention absolue de lumière (le Soleil), de justice et de compassion (Jupiter), de simplicité et de sagesse (Saturne) et d’empathie (Neptune) cette dernière étant la compréhension, qui n’est pas intellectuelle mais totale, que l’ensemble du monde vit à l’intérieur de nous et que notre conscience personnelle est celle de l’humanité toute entière.
Pour terminer, il n’échappe pas à ceux qui suive assidûment les éphémérides que ce solstice s’accompagne d’une conjonction exacte de Mercure et de Vénus, figure subtile et brillante s’il en est, puisque l’intelligence rencontre la beauté, que le «comment penser » de Mercure, c’est-à-dire la structure même du mental s’imprègne de la conscience de l’amour. Cet aspect nous renvoie au concept de la venia, qui est en définitive l’art de provoquer le bien dans le monde: « ..... aimer sans rien désirer ni réclamer en échange, sculpter sa vie comme une œuvre d'art, ce qui implique cesser de se soumettre à la recherche permanente de la sécurité, puisque l’intelligence nous prouve que celle-ci n’existe pas. Cela nécessite de percevoir la futilité de nos sagas personnelles, de ressentir une confiance sans faille dans le miracle de l'existence, de remporter la victoire sur notre seul véritable ennemi, la peur.... »
Soyons donc audacieux, souhaitons avec force le bien du monde, non pour le confort de nos petites destinées, mais pour celui de la terre entière qui appartient déjà à nos enfants et aux générations futures.
« Que la paix règne parmi les dieux, dans le ciel et entre les étoiles. Que la paix soit sur la terre, entre les hommes et les animaux à quatre pattes. Puissions nous ne pas nous nuire mutuellement, puissions nous être généreux les uns envers les autres. Puissions nous posséder cette intelligence qui guidera nos vies et nos actes. Que la paix soit dans notre prière, sur nos lèvres et dans nos cœurs »(2)
Bon solstice!
(2) Ancienne prière sanscrite « Le journal de Krishnamurti »