Nous sommes à nouveau le 25 décembre et j’en profite pour glisser quelques commentaires à propos du nouvel ouvrage de Benoît XVI (L'enfance de Jésus) qui admet l’incertitude de la date de naissance du Christ, que nous savons depuis longtemps n’être né ni un 25 décembre ni en l'an 0. Le pape s'appuie entre autres semble-t-il sur les travaux de l'astronome Kepler, un des premiers à la mettre en doute. Comme Benoît XVI est un disciple de Saint Augustin, ennemi juré des astrologues dont Kepler reste l'un des plus illustres représentants, on se dit que tout finit par arriver.
(….) Dieu est amour. Mais l’amour peut être haï quand il exige que l’on sorte de soi-même pour aller au-delà de soi. L’amour n’est pas une sensation romantique de bien-être. La rédemption n’est pas wellness, un bain d’auto-complaisance, mais une libération de l’être compressé dans son propre moi. Cette libération a pour prix la souffrance de la Croix.
Quelques phrases qui offrent une belle définition de Neptune sous l'un de ses aspects négatifs, celui qui lie inextricablement l'amour et la souffrance par le biais du sacrifice : l'amour aurait un prix qui serait celui de la douleur. Il n'est pas conçu comme une force pure et cristalline, inaltérable comme le diamant mais comme une sensation liée à la souffrance et à la pensée. N’est-ce pas confondre amour et sentimentalité qui sont les deux aspects majeurs de Neptune ?
De même, lier l’amour à la rédemption le fait dépendre des conceptions chrétiennes du mal et du péché originel dont l’être humain doit se libérer. Neptune on le sait est très lié à la culpabilité.
En tant qu’astrologue il me semble que l’intégration complète de Neptune (qui rappelons-le transite dans les Poissons pour pas mal de temps) consiste à passer de la sentimentalité que nous connaissons tous, à l’amour si difficile à appréhender et à vivre dans son entièreté. Ainsi, l’une des plus importantes questions à résoudre est se savoir si l'amour, dans son sens le plus pur, est en quoi que ce soit lié à la souffrance.
En d’autres termes si la « crainte de Dieu », l'ambition spirituelle, le sacrifice, l'obéissance à des règles, des principes, des codes et des commandements, le conformisme, la chasteté forcée, les terribles conflits du moi à propos de ce qu’il est et de ce qu’il voudrait être sont propres à éveiller la douleur, l'amour en soi forcément dénué de tout égoïsme, ne leur est-il pas entièrement étranger?
C'est la pensée, réaction de la mémoire et expression de l'ego, éternellement effrayée et en quête de sécurité qui crée la souffrance. Et lorsque l'ego cherche à s'approprier l'amour, qu'il le transforme en sentimentalité, il ne peut que souffrir. Il en vient à accuser l'amour, qu’en fait il ne connaît pas, plutôt que d’accuser sa propre nature.
Neptune libéré de ses facettes négatives représente l'amour véritable qui ne demande rien, ni paiement, ni sacrifice. Ainsi que le formulait Krishnamurti : L'amour se donne lui-même en abondance, comme une fleur donne son parfum.
Le même Krishnamurti disait aussi : le changement profond et radical, celui dont nous parlons, c'est de trouver cette qualité d'amour, une qualité qui est complètement indépendante de l'émotivité ou de la sentimentalité.
Ou encore : vous vous demandez peut-être : si je trouve un amour pareil, qu'adviendra-t-il de ma femme, de mes enfants, de ma famille, il leur faut une certaine sécurité. Si vous vous interrogez de la sorte, c'est que vous ne vous êtes jamais trouvé au-delà du champ de la conscience. Si vous vous y trouviez une seule fois, vous ne poseriez pas de telles questions, car vous sauriez ce qu'est l'amour, en lequel il n'y a pas de pensée, donc pas de temps.
Joyeux Noël !