vendredi, août 15, 2008

L'interprétation d’un thème astral

Un des trucs que j'ai appris avec Krishnamurti (qui comme son nom ne l’indique pas n’a rien à voir avec l’hindouisme ou quelque philosophie orientale quelle qu’elle soit), c'est que l'être humain n'est pas un oignon. En d’autres termes, il ne sert à rien de l'éplucher comme la plante de la famille des liliacées pré-citée, couche après couche, car en définitive, lorsque l'on parvient (éventuellement) au centre, on tombe sur un trou béant, vide de signification. Selon lui, le seul moyen d’appréhender la complexité d’une personnalité est de partir directement du centre.

Quel rapport avec l’interprétation d’un thème ? J'extraie cette phrase d'un site consacré à l'astrologie:

« Lorsque l'on interprète un thème astral de naissance, la meilleure méthode consiste à partir du général pour aller au particulier, graduellement. Ainsi, l'usage est de suivre un plan qui part de l'analyse globale du thème, de sa structure, pour ensuite décrire les différents traits de la personnalité. »

On nous assure donc que l’usage est de traiter le natif en oignon, car son thème astral c’est lui. A en croire ce site, la meilleure approche est d’utiliser une approche analytique qui part de très loin : les hémisphères nord et sud, puis est et ouest, les quatre cadrans, le dénombrement des éléments (air, eau, terre et feu) et des qualités (mutable, fixe et cardinale). On en rajoute une couche avec des diagrammes intitulés accentuation des maisons, polarité Yin et Yang, décans ésotériques. On passe ensuite aux dominantes (planètes, maisons et signes), pour accoucher enfin de pages entières saturées de généralités diluées, d’évidences, de descriptions sans couleurs ni odeurs, le fameux trou béant, vide de signification dont je parlais plus haut.

Partir du centre est une opération tout à fait envisageable, si l'on se souvient qu'Uranus, le maître de l'astrologie représente l'intuition nécessaire (indispensable) à l'interprétation d'un thème. Interpréter est un art, pas un processus mécanique ou analytique. Uranus n'est ni Saturne (le temps), ni Mercure (l'analyste), il représente la pénétration du regard, ce qui lui vaut d'ailleurs son exaltation dans le signe du Scorpion (cf Bernard Duchatelle «L’astrologie trans-saturnienne» Dervy-Livres 1985 et aussi Centiloque n°75).

L’interprétation, grâce à une vision intuitive (intelligente, précise, inspirée, artistique) des éléments qui composent le thème natal, non seulement peut mais doit démarrer directement du centre, sous peine de n’exprimer en définitive que des banalités, que n’importe qui ayant un tant soit peu le sens de l’observation, pourrait sortir. Il n’a en outre aucun besoin d’aller pêcher, des années durant, les informations nécessaires dans la mémoire du natif.

Si l’astrologue (appelé adepte et parfois artiste dans les anciens traités), n’a pas accès aux souvenirs précis, à la masse des informations mémorielles qui forment le contenu de la personnalité, et donc structurent la pensée du natif, il sait comment celui-ci les gère et comment il réagit. L’astrologue possède la carte, le diagramme de son esprit, il comprend sa façon de penser, de ressentir, d’aimer, de désirer, de vouloir, de haïr. Il a accès à ses rêves, à ses ambitions, à ses frustrations, il connaît ses structures mentales, ses rapports au corps, à l’émotion, à la sexualité. C’est d’ailleurs de cette façon que même s’il ne prédit pas l’avenir, il peut prévoir comment, confronté à telle ou telle situation planétaire, le sujet réagira.

Comment parvenir à ce type de lecture est une autre paire de manche, un processus qui ne se décrit pas en quelques pages. C’est le sujet du traité d’astrologie que je suis en train de rédiger depuis l’hiver dernier et qui avec l’aide de Mercure (le scribe), de Saturne (la persévérance) et d’Uranus (l’intuition), sera terminé d’ici 12 à 18 mois.