« Nous n’aimons pas la terre, nous nous contentons de l’utiliser. Si nous l’aimions vraiment, nous utiliserions ses ressources avec frugalité. Si nous voulons comprendre notre relation avec la terre, nous devons puiser dans ses ressources avec beaucoup plus d’égards .» (1) J. Krishnamurti
Entrée d’Uranus en Taureau, le 6 mars à 07h26 (heure locale), Paris France.
Il y a des jours où l’actualité astrale brille étrangement, comme si le ciel dévoilant un peu de ses secrets, nous offrait un bref coup d’œil sur l’infinité des possibles. Ce 6 mars 2019, non seulement la nouvelle Lune en Poissons est conjointe à Neptune, l’astre de l’empathie et de la communion, mais au matin à 7h26 AM (calculé pour Paris), Uranus a regagné le signe du Taureau après sa rétrogradation dans le Bélier. Comme il lui faut 7 ans pour traverser un signe, l’évènement n’est pas anodin. Nous avons vu récemment que les temps sont à la fois décisifs et tourmentés (2). Alors est-ce une coïncidence si aujourd’hui, Neptune entrouvre à l’individu suffisamment sensible les portes de la conscience collective, afin qu’il réalise qu’il est le monde, alors qu’Uranus l’outil de l’intelligence, capable de révolutionner ce même individu, entre dans le Taureau, un signe lié à notre relation à la Terre?
Les signes zodiacaux représentent le terrain : ils constituent le sentier qu’utilisent les astres vus de notre planète, dans leur déplacement céleste. Ils offrent les couleurs et les reliefs au sein desquels nos consciences et nos destinées se déploient. Quoique moins signifiants que la géométrie des aspects, c’est-à-dire que les relations mutuelles qu’entretiennent les astres entre eux, ils ont leur importance : comme les voyageurs, les planètes et les luminaires sont affectés par les contrées qu’ils traversent. Et nous verrons que si le Taureau devrait bénéficier de la présence d’Uranus, l’énergie de celui-ci, trop souvent brusque et électrique, pourrait s’en trouver assagie et œuvrer, pourquoi pas, avec plus d’efficacité.
Le Taureau
Le Taureau s’associe au pouvoir immuable de la terre vénusienne : il évoque sa féminité, sa richesse et sa beauté. Il figure la nourriture, la prospérité, les champs fertiles, les jardins d’ombres et de lumières, les forêts silencieuses et profondes. Il s’associe également à la résilience, à la force, à l’entêtement, à l’obstination que montre la Terre à produire la vie dans des conditions parfois difficiles.
Le « caractère Taureau » est moins matérialiste qu’on ne le croit souvent. Tout dépend de l’ensemble du thème natal et ce n’est pas un accident si nombre de « mystiques » sont natifs de ce signe. La Lune y est dite exaltée parce qu’elle y joue joliment son rôle de nourrice, mais plus encore peut-être, parce que le mental et les instincts qu’elle représente savent y connaitre une accalmie, nous rapprochant un peu de la sérénité. Mais il est aussi vrai que le Taureau oriente facilement vers la sécurité matérielle, le luxe inutile et l’âpreté au gain. Tout dépend, encore une fois, de l’ensemble du thème.
Ainsi, d’un point de vue global, holistique, la fonction du Taureau n’est pas d’amasser des biens matériels, mais de nourrir le corps, le cœur et l’esprit de l’humanité par le biais de la beauté (Vénus en maîtrise) et de la sérénité (la Lune en exaltation).
Uranus
Uranus devrait s’efforcer à révolutionner ce signe, dans le cadre de notre relation à la Terre. Avançons même que sa présence y est requise! Ne représente-t-il pas l’éveil de l’intelligence? Et celle-ci ne devrait elle pas se tourner vers celle qui abrite la vie et l’humanité toute entière? La victime de nos exactions, de notre matérialisme effréné, de notre aveuglement, en résumé de notre manque d’intelligence ? Il est ainsi temps que beaucoup d’entre nous comprennent maintenant, que seule une transformation radicale de la conscience peut encore la sauver, ce qui revient à nous sauver.
Ainsi idéalement, au cours de ces prochaines années, Uranus, c’est-à-dire notre capacité d’éveil à l’intelligence, pourrait s’appliquer à rendre vivante les valeurs du Taureau. Imaginons la figure d’un sage qui serait jardinier, terriblement sensible, lumineux, inventif et créatif, usant de nos cerveaux incroyablement sophistiqués paraît-il, pour soigner et guérir une planète agonisante d’être sans cesse fouillée, pillée, violée, empoisonnée, salie, dépouillée de ses plantes, de ses poissons, de ses animaux, de ses oiseaux … .
Uranus « pourrait », c’est un conditionnel malheureusement, car il s’avérera favorable ou défavorable selon les orientations choisies. Comme tous les astres, il est sujet à la corruption. Nous l’avons vu lors de ses relations tendues avec Pluton ces dernières années : le goût de l’argent et du pouvoir, les puissances financières, les multinationales et principalement l’intérêt personnel tout-puissant ont asservi les avancées technologiques, sans que la population mondiale en profite, détruisant au passage de nombreux cadres de vie.
Cette terrible corruption de l’intelligence, cette philosophie utilitariste qui nous fait penser que la nature nous appartient, que l’on peut la maltraiter à souhait pour nos besoins, est ce qui est à réformer. Le problème à résoudre est donc de permettre à l’énergie uranienne, qui est notre intelligence la plus sophistiquée, de faire correctement son travail. D’agir sans être corrompue.
Uranus en Taureau
Matériellement, cela signifie chercher, envisager, trouver, appliquer des solutions viables pour régler les problèmes de pollution, de déforestation, de disparition de la faune et de la flore et de dérèglement climatique afin de tenter de retrouver « ce jardin qu’on appelait la Terre ».
Pour en arriver là, l’intelligence doit s’appliquer à nos sensibilités et à nos comportements. Il n’est pas possible d’être en bonne relation avec les autres ou avec nous-mêmes, si la nature nous est étrangère. Uranus en Taureau offre des possibilités de transformations majeures en ce domaine. Il souligne ce qui doit nous préoccuper en premier, la question essentielle à se poser : pourquoi détruisons-nous la nature, comme nous nous détruisons nous-mêmes? Ce problème est à résoudre d’urgence. Ce n’est pas un jeu. L’intelligence doit donner tout ce qu’elle a rapidement, si nous voulons éviter que notre avenir et celui de nos enfants soit totalement compromis.
Si les actes tangibles sont essentiels, il n’y aura pas d’actions justes, complètes, si celles-ci ne naissent pas de la perception directe de la vérité que symbolise Uranus. Il représente en effet cette action directe, juste, instantanée, qui ne naît pas de l’analyse (Mercure), ou de la volonté, qui n’est pas une réaction au passé (la Lune) et qui ne nécessite pas un temps infini de réflexion (Saturne). Il représente l’action immédiate qui naît de la compréhension, c’est-à-dire d’une perception totale si puissante, si lumineuse qu’elle ne laisse aucun choix à la conscience. Seule cette action a capacité à sauver la Terre.
Le Taureau et Uranus
Si le Taureau a besoin d’Uranus, afin de changer radicalement nos comportements envers la nature, cet astre (notre intelligence créative), affecté par le terrain traversé, bénéficiera peut-être de son séjour en ce signe. Ses liens avec le modernisme actuel sont puissants. La déshumanisation par le biais de la technologie nous enferme dans des univers artificiels, dans des mondes virtuels « connectés » informatisés à outrance, bâtis de plastique, de silicone, d’écrans omniprésents, de Smartphones, de communications virtuelles et d’échanges si rapides qu’ils perdent l’essentiel de leurs contenus. Et la nature s’en trouve reléguée à des années lumières.
Nous ne pouvons rêver de l’émergence d’un Uranus jardinier, si notre mental hors de contrôle, plus bruyant que jamais, ne cesse de s’agiter de façon permanente. Si nos esprits ne reviennent pas à un contact réel avec la nature et le silence, non pas dans la quête naïve d’un retour à la vie primitive, mais dans une plongée intérieure vers nos racines les plus signifiantes.
Ainsi peut-être retrouverons-nous le sens de la vie. Ainsi nous rappellerons-nous que la vie n’est pas uniquement une affaire de survie, avec le moins de soucis possibles, prétendant ne pas craindre la mort tout en étant au tout dedans de nous totalement prisonniers de la peur. Avec Uranus en Taureau il est (il devrait être) temps d’explorer, de découvrir ou de redécouvrir les profondeurs magiques et secrètes que nous offrent nos corps, nos cœurs et nos esprits, afin d’aller vers la finalité de nos existences.
L’amour et l’écologie
Terminons sur la dimension vénusienne du Taureau, puisque tout cela n’a aucun sens sans l’amour. L’intelligence uranienne a capacité à le faire éclore en éloignant la sentimentalité et en nous aidant à explorer et à saisir le sens de la beauté.
L’écologie serait « la science des relations des organismes avec l’espace environnant (…) » (3). L’essentiel de nos soucis viennent du manque d’amour de la Terre malgré qu’elle soit notre mère. Pourquoi ne l’aimons-nous pas ? Parce que nous en sommes séparés, de par notre égoïsme, nos pensées bruyantes, nos désirs insatiables, nos obsessions, nos conditionnements, nos croyances, notre insensibilité, notre hyper cérébralité et ainsi de suite. Retour donc à la nouvelle Lune en Poissons, conjointe à Neptune, l’astre de la non-séparation. Uranus en Taureau, en tant que serviteur de la féminité, de l’amour et de la Terre se doit d’explorer cette voie. Il remplira de cette façon son rôle, qui est de nous faire comprendre pourquoi la flamme de l’amour est devenue aussi ténue dans le cœur de l’humanité et apporter ainsi la révolution de la conscience.
Et surtout n’allons pas croire que cela doive se faire lentement, petit à petit, étape par étape. Le temps nous est compté et ce serait contraire au principe uranien, celui qui va directement au centre. Cet astre représente le principe unique, central qui permet de tout changer instantanément. Les problèmes et les solutions proviennent de nos consciences et de nos comportements. Il suffit que la conscience collective voit l’urgence et décide de changer le monde pour que nous le fassions.
(1) De la nature et de l’environnement. Pages 11 et 12. Editions Du Rocher.1994. Poona, le 17 octobre 1948.
(3) Ernst Haeckel
