mardi, décembre 04, 2012

La fin du monde du 21 décembre 2012

Entrée du Soleil en Capricorne (solstice d'hiver) le 21/12/2012 à 12h11'45'' à Bugarach (42°52N, 2°21E)

J'ai choisi pour cette carte du ciel de la fin du monde, le village de Bugarach, censé y échapper justement. Pour les néophytes je précise que le lieu est nécessaire au calcul de l'ascendant (AS), mais comment fait-on lorsque l'évènement concerne la planète et l'humanité toute entière?

Bref, pour une fin du monde l'AS est anecdotique! Ce qui nous intéresse ce sont les astres voyageurs menacés de disparition ce 21 décembre, eux qui errent pourtant dans nos cieux depuis quelques milliards d'années. A moins que seule la Terre soit concernée?

Élevé en chrétien la messe m'a toujours semblé être le plus ennuyeux des spectacles et de toute ma jeunesse je ne fus jamais capable d'écouter un sermon. Dès les premières secondes mon esprit vagabondait de-ci de-là, inspiré par les abondantes peintures de corps dénudés, quoique stratégiquement voilés d'étoffes flottantes méprisant parfaitement les lois de la gravité, et de visages à la fois anxieux et béats, tournés vers des cieux terribles et glorifiés.

Ayant toujours été littéraire, je me plongeais ensuite avec ravissement dans la partie la plus distrayante de mon missel, c'est-à-dire l'Apocalypse selon Saint Jean que j'ai parcouru mille fois et qui participa beaucoup à mon goût prononcé pour la science-fiction. C'est pourquoi, en ce qui me concerne l'idée même de fin du monde s'associe à la fin de l'univers dans son ensemble, murailles de galaxies et gigantesques trous noirs y compris. Plus tard, ayant au cours de mes années orientales troqué la mythologie chrétienne contre la mythologie hindoue, je butai sur la même idée, la fin du monde étant la fin d'un Kalpa, c'est-à-dire d'une journée du démiurge Brahma, longue (environ) de 4 milliards et 320 millions d'années, avant que le suprême Vishnou ne s'endorme un moment bercé par le roulis des chaotiques eaux primordiales, supporté par cette autre partie de lui-même appelé Ananta, l'éternel serpent de l'infini. Chez eux également il s'agit de la terminaison (quoique momentanée) de l'univers et de ses galaxies, c'est-à-dire à notre niveau plus local de la Lune et du Soleil, des Pléiades et d'Orion, de la Croix du sud et des célestes canidés Sirius et Procyon, de Deneb l'ange du nord, d'Arcturus le gardien de l'Ourse et de toutes ces merveilles que nous contemplons depuis la nuit des temps.

Même s'il ne s'agit en fin de compte, sait-on jamais, que d'un évènement local malgré tout, ne concernant que notre système solaire et la Terre plus précisément, en tant qu'astrologue je m'attendais quand même à ce que ce 21 décembre à 11h12, moment exact de l'entrée du Soleil dans le Capricorne, autrement appelé solstice d'hiver, date célébrée depuis fort longtemps et intimement liée à Noël et aux naissance de Mithra et d'Horus entre autres célébrités (voir ici) soit marqué par de prodigieuses configurations célestes : peut-on imaginer la fin des temps sans que Saturne par exemple, lui-même Seigneur du temps ne se manifeste superbement? ou qu'Uranus, lui qui est lié à la révolution de la pensée, c'est-à-dire à la disparition du temps psychologique qui nous enferme dans les hier et les demain ne brille d'un éclat insoutenable? que le Soleil source de lumière et symbole de tous les dieux d'importance ne nous adresse un dernier flamboiement d’adieu? que Jupiter le roi du ciel n'explose de grandeur? bref, comment pour une occasion aussi particulière ne pas s'attendre à des cieux dramatiques, à un dernier show bouleversant, à une parade tonitruante, à des aspects à la fois puissants, magnifiques et subtils?

Et pourtant non, rien de tout cela :
- Un peu mystique et surtout en quête de communion, le Soleil au sextile de Neptune, le maître des illusions, souligne un peu l'exaltation des croyants pour le « merveilleux » alors que son carré à Uranus exprime la réaction ironique des sceptiques.
- Ce même Neptune en Poissons au carré de Vénus en Sagittaire parle en ce sens de dévotion : parions qu’ils seront nombreux à prier pour être sauvés.
- La Lune en Bélier de son coté, enthousiaste et active, au trigone de Mercure et proche d’Uranus, souligne un fort sursaut de l’intelligence.
- Malgré la sentimentalité inspirée par le carré à Neptune, Vénus au trigone d'Uranus prévoie quelques belles aventures amoureuses, sans doute facilitées par celles et ceux qui désireront goûter des joies de la chair lors de cette occasion particulière, c'est-à-dire avant que le chaos ne les engloutisse.
- Les Nœuds lunaires qui constituent le grand serpent astral, censés en cette occasion recouvrir la terre de leurs obscures circonvolutions, ne montrent rien d'excessif. Ils se tiennent même assez sagement quoique leur parallèle de déclinaison à Pluton menace sans doute d'autodestruction les plus naïfs et les plus manipulables d'entre nous et inspirera à n’en pas douter certains zèles des adeptes de magie dite noire.
- Le sextile de Saturne, le maître de la sagesse à ce même Pluton, aidera à calmer un peu les esprits. Son parallèle à Neptune évoque les déceptions de ceux qui attendent cette date depuis longtemps. C’est que Neptune est très lié à la foi et à l'illusion et que Saturne est plus prosaïque. Les secrets de l'univers ne se trouvent pas sur internet, ni dans les milliers de publications apocalyptiques dont certaines ont assuré la fortune de leurs auteurs.

Inutile d'aller plus loin, ce qui ne signifie pas que cette carte du ciel n'a pas d'intérêt : en effet des enfants naîtront à ce moment là et dans ce sens ils ne sont pas trop mal lotis, grâce à Jupiter qui malgré sa chute supposée dans les Gémeaux se raccorde particulièrement bien à l'ensemble des astres. C'est la vraie particularité de ce thème et comme Jupiter est le protecteur, on ne s'en plaindra pas:
- Son quinconce à Saturne et son autre quinconce à Pluton, le place à la pointe d'un Yod (lettre phénicienne et hébraïque correspondant à notre Y et dite signifier la main de Dieu), configuration qui reçoit et sublime la combinaison des deux astres associée au pulsionnel, aux craintes et aux interdits et en profite pour élever la pensée.
- Son opposition à Vénus en Sagittaire qu’il maîtrise amplifie les quêtes de beauté, d'esthétique artistique et de tendresse mais aussi les excès de plaisirs des sens.
- Son opposition à Mercure (en relation mutuelle c’est-à-dire que chacun est dans le signe de l’autre) est favorable aux idées, aux informations, aux intérêts philosophiques et globalement à la compréhension du monde.
- Son parallèle à Mars exalté dans le Capricorne évoque la colère, le sens de l’action, l’esprit chevaleresque et de possibles grands voyages et surtout la capacité d'affronter les craintes primordiales : bonne nouvelle s'il s'agit de défier la bête apocalyptique, car elle est bien en dedans de nous, n’ayant nul besoin de surgir des tréfonds de l'espace sous la forme d’un astéroïde ravageur, à preuve ce que nous faisons sans aide aucune de notre magnifique planète.
- Son carré un peu lointain à Neptune doit être considéré, indiquant foi et illusion, naïveté parfois des croyances et générosité mal orientée, ce qui est souvent le cas lorsque Vénus est également affligé par Neptune, provoquant la nécessité de séduire, ou de se racheter peut-être, car on a peur de ne pas être aimé(e).
- Son sextile à Uranus (que nous avons vu au carré du Soleil et poussant à l’indépendance de la pensée), aidera beaucoup en contrepartie à comprendre tout ce qui précède, puisque Uranus est le vrai maître de l'occultisme, de l'intuition et bien entendu de l'astrologie. En tant que maître de la révolution intérieure son rôle sera d’aider à ne pas se faire piéger par les facettes illusoires de Neptune afin de vivre celles qui sont positives (empathie, amour, compassion). Il lui faudra simultanément lutter contre le cynique Pluton qui lui fait un carré, signe des temps actuels qui nécessitent d'explorer la spiritualité en dehors des religions organisées et de réfuter le matérialisme sans céder aux croyances. 
- Son sextile à la Lune permettra l’expansion de la pensée et protégera de nombreuses enfances malgré une tendance aux pensées obsessionnelles (carré Lune/Pluton). Cet aspect aidera ce jour-là à détourner les foules influençables de cette aliénation médiatique : le seul danger vraiment encouru par l'humanité naissant de sa crédulité.

Il n'y a qu'avec le Soleil que Jupiter n'entretient pas de lien, c'eût été trop demander. Peut-être sera-ce le défi des enfants nés ce jour, trouver le Soleil intérieur, c'est-à-dire la lumière capable d'incinérer les démons du moi, car quoiqu'il advienne et malgré cette fin du monde programmée, nombre d'entre eux vivront de longues et espérons-le de très belles années.

















CENTILOQUE

CLIQUEZ SUR LE LIEN pour une version entièrement retravaillée du CENTILOQUE, un ouvrage publié en 1993 aux Editions Dervy


Extrait :


1- N°5 : caractère et destinée.


« L’astrologie dévoile les relations intimes qu’entretient le caractère avec la destinée. La destinée d’un individu est l’expression de son caractère ».


Le mot caractère nous vient du grec « kharaktêr », qui signifie un signe gravé. Il signifie également ce qui est propre à une chose, son expression personnelle, son originalité. Par extension, le caractère définit l’ensemble des traits psychiques propres à un individu.


Le caractère se rapporte à la fois à l’expression originale d’un individu et à son thème astral, le signe gravé dans les cieux, qui nous représente et nous définit.


Le caractère est au départ cette infime portion de nos êtres, qui échappe au grand nivellement imposé par l’hérédité et par l’environnement de naissance (racial, familial, social et culturel). Il est ce qui nous rend unique. Au travers de ce petit germe de liberté, la nature développe en nous, patiemment, l'espritla sagesse, le pouvoir et l’amour.


Le terme de destinée est aussi riche en enseignements : il est à la racine du mot destination qui signifie le rôle, l’usage.


Le concept de destinée implique une fonction à remplir. Le caractère actualise la destinée, c’est-à-dire le rôle que nous avons à jouer dans cette existence, un rôle qui n’est pas imposé: on continue à confondre astrologie et fatalisme, on fait d’elle le chantre du c’était écrit, comme si sa fonction se bornait à décrire une destinée transformée en fatum, en une fatalité inéluctable à laquelle nul ne pourrait échapper. C’est tout à fait le contraire, puisque l’astrologie n’a de sens que si elle nous permet d’agir sur la destinée.